Calme – Généreux – Chaleureux – Serviable – Patient – Persévérant – Altruiste – Aide son clan à défaut d’avoir encore une raison de vivre – Intérieurement rongé par le chagrin derrière la sérénité de son faciès – Hanté par la colère et son sentiment d’impuissance – Assoiffé de vengeance...

Tu es né dans une riche, prestigieuse et des plus respectables familles sud-coréennes. Homme politique, ton père fut un temps Ambassadeur de son pays en Chine. Ce dernier te fut en conséquence plus familier encore que l’Etat dont tu portais la nationalité. De tes parents, tu as appris la bonté et l’altruisme bien que jamais tu ne saurais faire preuve d’une sagesse et rationalité objective comme celle de ton père. Tu affectionnais ta mère et admirais ton père. Tu avais également une sœur d’un an ton aînée. Puis, l’année que vous ignoreriez encore être celle précédent l’éclatement de la terrible guerre, ta famille s’agrandit avec la naissance de ta petite sœur : Ra On. Un prénom choisit par ton père tandis que tu te souviens que ta mère aurait été désireuse de lui donner celui de Yeonwoo.

Ta vie était des plus belles. Tu faisais assurément partie des grands gagnants de la loterie. Mais la chance est éphémère… Quelques mois après la naissance de Ra On, à cause des tensions de plus en plus orageuses laissant présager le début d’un conflit international, la famille Park est rentrée en Corée du Sud. La guerre fut ensuite déclarée. Ta petite sœur n’avait qu’un an et toi pas la dizaine. Vous avez été séparé. D’un côté, ton père et Ra On, de l’autre, ta mère, ta sœur et toi. Puis, il n’y eut plus que toi. Dans le chaos, tu perdis leurs mains. Le torrent de la panique t’emporta au sein de l’Abri où tu te retrouvas enfermé, pendant neuf ans. Neuf années sous terre sans jamais retrouver un membre de ta famille au sein de cette fourmilière.

Un jour enfin, les portes de l’Abri s’ouvrirent aux expéditions d’explorateurs. Tu étais jeune, tu n’avais pas la vingtaine, mais tu voulais être des leurs. A ce moment-là, tu n’espérais plus après des retrouvailles familiales. Tu les avais enterrés au fond de ton cœur. Tu souhaitais seulement aider, te rendre utile. Tu avais assez de courage pour affronter le monde extérieur. Peut-être en ce temps, n’avais-tu pas encore une véritable conscience des dangers. Les années passèrent, jusqu’en l’an 2089. Lors d’une expédition, ton unité à rencontrer un groupe de vagabonds errants en périphérie des Terres Désolées. Une rencontre rare qui se fit pacifique, rien de bien important. Cependant, cette nuit-là, dans tes songes, un nouvel espoir apparut : et si ta famille avait survécu ? Et s’ils étaient quelque part sur les Terres Désolées ? Tes rêves te montrèrent ton père et ta petite sœur. Au réveil, tu ne parvins à t’en défaire. Ce soir-là, une graine avait été planté et n’eut de cesse de germer dans ton esprit jusqu’au jour où tu décidas d’en avoir le cœur net. Tu quittas l’Abri. Tu savais cette décision sans retour. Qu’importait, tu jugeais plus adéquat de rejoindre les Veilleurs pour mener tes recherches.

Vile tour du destin ou hasard malheureux, sur ton chemin, tu dérivas. Un adolescent en péril pourchassé par des furies, tu croisas. Tu lui portas secours. A vous deux, tant bien que mal, vous êtes parvenus à y réchapper. Si tu avais su à ce moment-là, ce qui se produisait un peu plus loin… L’adolescent grièvement blessé portait la marque de Main Rouge. Tu les savais cruels et redoutables, mais en aucune façon, tu ne pouvais l’abandonner à son sort. De surcroit, la Prison était le campement de clan le plus proche. Tu l’y emmenas alors. Ta bonté fut remerciée par ton emprisonnement au sein du Quartier Général de la Main Rouge. Dix-huit mois de captivité et d’esclavage… Dire que ta générosité te perdrait n’aurait pu être mieux illustré. Tu fis un captif plutôt docile. Tu n’as pas l’âme rebelle. Et puis, il y avait cet adolescent. Tu ne lui voulais en aucune façon. Au contraire, tu t’étais pris d’affection pour lui. De glace, il ne semblait ressentir aucune émotion, mais tu lisais surtout dans ses yeux, une peine incommensurable qu’il ne parvenait à exprimer. Après que tu l’eus sauvé, tu eus vent de la sévère et brutale punition qui lui fut infligé. Un homme avait été mis à mort. De ce que tu avais compris, l’adolescent s’était aventuré au-delà des murs avec une jeune fille ce jour-là, son amie. L’enfant avait péri. Tu devinais le deuil dans son cœur. Si tu avais su…

Après un an et demi de captivité, une « bévue » t’offrit une occasion unique de t’enfuir. Ta cellule mal refermée par « mégarde », l’adolescent te libérait. Tu le sus, mais les preuves désigneraient un autre responsable. L’innocent serait condamné à mort, tu pouvais t’en douter, mais à l’exception de ce « gamin », les monstres de la MR n’avaient plus guère de grâce à tes yeux. Toi qui étais si tolérant… S’évader de la prison, t’aventurer dehors, seul, affaibli par ta condition d’esclave… La séduction de la liberté t’avait-elle donc aveuglé à ce point pour que tu en oublies la difficulté ? Voire, l’impossibilité ? Chemin périlleux jusqu’au clan des Veilleurs, tu fus grièvement blessé. Tu t’en sortis in extrémis et dus ta survie à la chance qui te fit rencontrer une expédition de Veilleurs sur le retour.

[OPTIONNEL : (parce que ça pourrait être cool, mais c’est handicapant, donc c’est au choix]
Ta blessure fut causée par une attaque de créature. Sa gravité aurait conduit à la nécessité d’amputation de l’un de tes bras, soit lors des soins apportés par les Veilleurs une fois dans les Grottes ; soit suite à une morsure de Goule, t’obligeant à sectionner toi-même ton membre avant de rencontrer les Veilleurs.

Au cours de l’an 2091, tu trouvas donc refuge chez les Veilleurs. Tu leur exprimas ton souhait de devenir l’un des leurs, ton intention d’être utile à leur communauté. Que tu aies perdu ou non ton bras, la gravité de tes blessures, la fragilité de ta condition physique nécessita de long mois de récupération. Dès que tu le pus, tu participas aux tâches internes du clan (voire tu appris à faire avec ton handicap, à te battre pour survivre même avec un bras). Un jour, tu te retrouvas face à Heisuke, le chef du clan. Tu n’avais guère eu l’occasion de l’approcher à l’exception d’un temps où tu étais encore alité. A l’entente de ton nom, il tiqua, te demandant le nom de ton père. L’espoir essoufflé se raviva à cet instant. Il connaissait ton père, très bien même. Malheureusement, il t’apprit sa mort, datant de l’an 2079. Une petite étincelle demeurait : et Ra On ? Il te conta qu’elle lui fut confiée, petite poupée âgée de 3 ans, qu’elle a grandi au sein du clan… Un temps… Elle n’avait que huit ans lorsque la Main Rouge est venue l’enlever. Revanche de Dong Ho sur Heisuke et votre père. Les Veilleurs tentèrent bien de la sauver mais trop de sang fut versé, trop de vies furent arrachées pour réitérer pareille mission. Il ignorait depuis ce qu’il avait pu advenir d’elle. Sur le moment, tu lui en voulus de l’avoir abandonner de la sorte, d’avoir permis qu’une telle chose se produise, mais ta colère s’estompa peu à peu. Tu ne pouvais le haïr, tu le respectais trop pour son œuvre avec les Veilleurs. Tu dus faire avec et tu cherchas, dans ta mémoire, une enfant prénommée Ra On que tu aurais pu voir pendant ta captivité. Rien ne te vint… Tu ne connaissais que son prénom et n’avais pas la moindre idée des traits de son visage. Tu te disais seulement que, si tu la voyais, tu pourrais reconnaitre l’éclat de son sourire et les étoiles dans ses yeux dont elle resplendissait déjà dès les premiers mois de sa vie. Tu voulais y croire mais était-elle toujours en vie ?

La tienne de vie continuait, tu redoublais d’efforts pour détenir les conditions physiques te permettant de te joindre aux expéditions de Veilleurs à l’extérieur. Toujours cette volonté d’aider, mais aussi la tentation d’en savoir plus. A l’instar des suites de ton rêve, qui ne te porta pourtant pas chance, tu ressentis le besoin d’en avoir le cœur net. Où était Ra On ? Alors, un jour, une occasion inespérée se présenta. Un membre de la Main Rouge affaibli, blessé qui se trainait dans les Terres Désolées, tu le reconnus comme l’un des leurs et en fit ton captif. A l’abri de tous les regards, tu le soumis à un interrogatoire, quitte à le torturer si nécessaire, puisque comme attendu, il ne délia pas facilement sa langue. Il assurait ne pas connaitre de Ra On. Il s’en foutait manifestement royalement. Dans ton exaspération, toi qui commençais à perdre le contrôle de ta colère née de la douleur, tu lâchas le terme de petite sœur, son âge… Soudain, un reflet d’étincelle sembla s’aviver dans le regard de ton prisonnier. Il se mit à rire, non pas de nervosité mais de provocation. Il se souvenait ! Ra On, la gamine enlevée aux Veilleurs, l’insupportable Chose des têtes de proues du clan ! La gamine qui s’était faite dévorée par des furies alors qu’elle s’était éloignée du QG avec son copain… Oh, mais, c’était ce fameux jour où tu avais sauvé l’adolescent ! Cruelle ironie ! Il se mit à rire de plus bel ! Toi qui la cherchais, tu avais sauvé un parfait étranger abandonnant ta propre sœur à la fatalité de son sort, à ton insu ! Tu t’étais retrouvé entre les murs de la MR juste après qu’elle n’y soit plus ! C’était terriblement risible, non ? Toi, tu ne pus évidemment en rire. La rage à l’entendre se moquer de ta détresse t’emplit et tu l’exécutas, t’acharnant sur son cadavre que tu assénais de plusieurs coups furieux.

Cette révélation fut un choc dévastateur dans ton esprit. Tu crus devenir fou. Tant de colère, de frustration face à l’injustice et l’impuissance. Un tel tour du destin ne pouvait être possible ! Tu t’en voulais. Tu t’en voulais à tel point que tu n’aurais pu surmonter cette culpabilité alors, il te fallut la retourner contre quelqu’un. Heisuke ? Non, tu y avais déjà renoncé précédemment. Dong Ho ? Bien sûr tu n’avais que du mépris et de la rancœur pour ce monstre, cependant, tu le savais aussi bien trop fort pour que tu puisses assouvir ton besoin croissant de vengeance. Tu n’en serais que d’autant plus enragé de frustration. Alors, un troisième visage se dessina dans ton esprit : le gamin ! Oui, évidemment, c’était lui le principal et véritable fautif ! Toi qui lui consacrais encore de la bienveillance dans tes pensées ou lorsque tu avais pu apercevoir sa silhouette au loin dans les Terres Désolées, dorénavant, tu ne lui vouais plus qu’une haine aussi profonde que ta peine. Dans le tourbillon des ressentiments féroces, tu as remanié tes souvenirs. Là où tu pensais voir le deuil dans ses yeux, tu ne décryptais plus que de la perversion. Un monstre de sang-froid. Tu avais été dupé. Pas un seul instant, il n’avait été affecté par le décès de Ra On. Il l’avait piégé. Ce sale gamin sadique l’avait mené dans la gueule des furies pour le plaisir de la voir se faire dévorer. Il s’était jouée de ta petite sœur innocente comme il s’est joué de toi. Il t’avait « libéré » ? Non, il t’avait envoyé à la mort ! Il savait que tes chances de survie à t’enfuir ainsi de la prison étaient infimes, voire inexistantes. Tu comprenais mieux son attitude aussi glaciale et insensible en apparence. Dans ta naïveté généreuse, tu avais cru voir un enfant blessé dans son cœur là où il n’y avait qu’un monstre infâme. Tu lui ferais payer. Oui, il devra payer non pas tant pour t’avoir manipulé de la sorte, mais surtout pour avoir tué Ra On. Oui, c’était lui, son véritable assassin ! Son crime ne saurait mériter autre châtiment que la mort. Au diable ton utopisme, ce jeune homme, tu ne le laisseras pas vivre impunément. Tu prendras sa vie comme lui à oser se repaitre de celle de Ra On.

Aujourd’hui, tu continues d’œuvrer pour ton clan. Tu restes serviable, bienveillant mais au fond de toi, tu es comme mort. Tu n’as plus pour seule vocation que la vengeance. Dessein secret que tu n’as partagé avec personne, tuer ce sournois gamin devenu grand représente ton ultime objectif.