« C'était trop dur à faire ? Ou t'es trop bien pour t'occuper d'une tâche à laquelle on t'incombe ? » Cela devait bien faire une dizaine de minutes que le Leader râlait sur la recrue. Saya exagérait comme d'habitude ou alors était-ce Dongho lui-même qui était trop énervé ces derniers temps. Qui sait quelle était la vraie bonne réponse. Ici n'était pas la question, Saya était dans le bureau de Dongho ce soir, parce qu'elle avait désobéit aux ordres. La brune devait s'occuper d'une jeune de seize ans dont personne ne voulait et surtout pas Ren, jugé trop faible pour faire quoique ce soit : Saya était son dernier recours et maintenant Dongho devait faire avec et trouver une solution, parce que même pour la cuisine ce gamin était un boulet. « Tu n'en as pas assez d'être punie ou de voir ton frère se faire battre par ta faute ? » L'air qu'affichait le visage du chef se faisait bien plus froid et sérieux, il n'était plus apte à l'amusement, la jeune femme devait bien le comprendre.

Soudainement, son attention fut prise par quelque chose résidant sur la ligne de la mâchoire de la belle, une sorte d’éraflure qui descendait légèrement sur son cou. Sans gêne, DongHo lui saisit cette mâchoire pour examiner la blessure avant de la zieuter de haut en bas. Il lui saisit le poignet par la suite pour remonter une manche de son haut, dévoilant alors quelques bleus vifs trônant sur son avant bras. Il appuyait dessus sans se soucier de la douleur qu'il pouvait lui procurer. « Tes entraînements avec Seiya ont l'air de bien te punir déjà. » Mais ça n'était pas suffisant pour lui. Loin de là.

Pour mon bien, et celui de Seiya, je baissais les yeux, triturant mes doigts, tentant de me faire passer pour une petite fille sage qui culpabilisait de ses péchés. Bien entendu, il n’en était rien. Et je n’avais qu’une envie : lui hurler au visage que je ne pouvais pas m’occuper de ce gamin bon à rien. Je n’avais aucune envie d’avoir sa mort sur la conscience. J’étais certaine que c’était ce qui allait arriver si je l’emmenais avec moi à la chasse, et peut être même qu’il m’aurait tiré avec lui. Mais voila. C’était au boss que je m’adressais, et il avait sa propre manière de me réprimander. Et même si certaines n’étaient pas pour me déplaire, je n’avais aucune envie que mon frère en subisse les conséquences par ma faute. D’ailleurs, à son évocation, mes mots m’échappèrent. « Laisses Seiya en dehors de cela ! » déclarais-je vivement, redressant la tête une flamme de défi brillant au creux de mon regard. Je grimaçais alors qu’il se saisit tout à coup de ma mâchoire pour la manipuler sans douceur. Apres tout, mes blessures infligées par mon jumeau étaient encore fraiche de la veille, et certaines ecchymoses me faisaient encore souffrir. Je le laissais faire docilement alors qu’il examinait mes avant-bras. Je voyais là une chance de détourner la conversation et de peut-être la tourner à mon avantage, évitant ainsi la punition. Je grimaçais à nouveau alors qu’il prenait un malin plaisir à insister sur certaines zones de ma peau douloureuse. Je ne pus m’empêcher de sourire alors qu’il évoquait le fait que Seiya me punition déjà avec mes entrainements. « Qui a dit que c’était des punitions ? » murmurais-je, un brin amusée. Apres tout, la violence avait toujours régit notre quotidien depuis notre tendre enfance. C’était également devenu notre façon de communiquer entre nous. A nos yeux, ces marques étaient à la hauteur de notre affection l’un pour l’autre. Alors au lieu d’en avoir honte, je les arborais fièrement. Chassé le naturel et il revient au triple galop. La Saya hors de contrôle était de retour. Attrapant le dessus de son haut, je le tirais sèchement vers moi, approchant son visage du bien. « Je peux te montrer à quel point la violence peut être une douce torture, si tu le souhaites. » Minaudais-je, collant mon corps aux siens pour lui faire comprendre où étaient mes véritables sous-entendus. Je capturais ses lèvres entre les miennes, lui volant un baiser rapide, m’attardant sur sa lèvre intérieure avant de la lâcher. Je ne le quittais pas des yeux, lui montrant à quel point j’étais sérieuse. Apres tout, J’étais loin de ce physique frêle et sans défense que l’on pouvait m’attribuer.