Mahala, délicieux mélange entre l'union d'un père coréen et une mère amérindienne. Deux ethnies différentes que tout oppose et que pourtant une passion commune avait rapprochée. Une passion qu'ils avaient essayée de vous transmettre. Tu étais la sœur aînée d'une fratrie composée de toi-même et de deux petits-frères nommés Chayton et Adriel. Trois enfants, fruits de l'amour de deux parents aimant. Si toi et le plus vieux des frères avec qui tu as six ans de différence vous étiez nés sur le sol américain, le dernier, lui était né en Corée du Sud, pays natal de ton père. Un pays où vous étiez revenus vivre quand tu avais huit ans. Vivre en Corée ne fût pas facile, toi qui avait la peau hâlée, héritage des origines de ta mère amérindienne. Cette peau dont tu avais complexée pendant plusieurs années, toi qu'on considérait comme une paysanne. Oui, tu l'avais mal vécu jusqu'à tes treize ans où tu commenças à assumer cette différence qui faisait ce que tu étais, un doux mélange de deux origines différentes dont tu étais fière. Une fierté que tu essayais de retransmettre à tes petits-frères pour qu'ils n'aient pas à avoir honte de ce qu'ils étaient, malgré les méchancetés des autres enfants.

Toujours là pour eux, tu les protégeais de la méchanceté gratuite que pouvait faire preuve l'être-humain. Cette créature douée pour blesser ses semblables et même tous les êtres-vivants sur cette Terre. Une Terre blessée par cette créature qu'elle avait elle-même créé. Une créature bouffée par la cupidité et la soif de pouvoir. Comme une citation amérindienne le disait : « Quand le sang de tes veines retournera à la mer et que la terre de tes os retournera dans le sol, alors peut-être te rappelleras-tu que cette terre ne t'appartient pas, mais que c'est toi qui appartient à cette terre. ». Une réalité que l'Homme avait complètement omis. Une réalité qu'il n'aurait pas due omettre, car au jour d'aujourd'hui cette terre se venge de toute la cruauté dont il avait pu faire preuve. Tu te souvins de tout. De tout ce danger pesant autour de vous, des hurlements de terreurs, des cris de souffrances, des pleurs, du crépitement des flammes dévorants les maisons, de cette ambiance effroyable qui vous entourait comme si la mort était prête à tous vous accueillir. Tu allais sur tes dix-sept ans à cette époque, Chayton avait onze ans et Adriel huit ans. Ils étaient bien trop jeunes pour voir toute l'horreur que cette Troisième Guerre Mondiale allait produire. Ton père était un chercheur scientique et c'est grâce à ce statut que vous avez pu trouver refuge dans l'un des abris construit en prévision de ce qu'il allait se passer : l'abri 826. Dans cet abri, bien que difficile le cours de vos vies reprirent. Une vie bien différente de celle que vous aviez pu vivre avant.

Les années filèrent et toi dans ta tête une seule question se posait... À quoi pouvait bien ressembler le monde d'en haut ? Une terre dévastée où la nature avait repris ses droits ? Peut-être un désert où la radioactivité aurait tout détruit à jamais ? Oui, tu étais curieuse et tu n'étais pas la seule. Plusieurs années s'étaient écoulées, n'était-il pas possible de revenir vivre à la surface ? Tant de questionnement qui ont poussé des volontaires à vouloir explorer ces contrées maintenant inconnues. Tu en fus l'un de ses volontaires. Tu te rappelleras toujours de cette sensation que tu avais pu ressentir lorsque tu mis un pas hors des entrailles de la terre. Tu te souvins de la lumière du jour qui t'a ébloui pendant plusieurs minutes, de ce vaste espace où la nature avait repris ses droits, de cet air si différent de celui que tu avais pu respirer sous-terre. Un paysage détruit et à la fois reconstruit. Un paysage que tu avais trouvé magnifiques, de la verdure à perte de vue, grimpant sur le mur de ses bâtiments partiellement détruit ou complètement pour certains. Pendant cette première excursion, vous avez également rencontrés les premières créatures victime de la radioactivité. Des créatures dangereuses, mutées et effrayantes qui lors de cette première excursion fit deux victimes et en blessa une troisième.  Une troisième que vous avez ramené naïvement à l'abri. Une personne qui au cours des heures fût éprise de violentes douleurs, dont le physique se changea et qui se donna la mort, sentant qu'en elle quelque chose de mauvais dévorait son humanité. Ce qui la rongeait était ce processus causé par la morsure d'une goule comme vous les nommiez, ces créatures qui autrefois étaient humaines, des créatures qui n'avaient guère eu la chance, pour beaucoup, de trouver refuge et qui avaient été tout simplement victime de cette guerre nucléaire. Puis pour d'autres, ils n'étaient que le fruit de la malchance d'une morsure... Mais malgré ce danger et le refus de beaucoup que vous y retourniez notamment ceux de tes parents, certains d'entre vous décidèrent de ne pas baisser les bras, dont toi. Une bonne chose, car grâce à vous l'abri pouvait bénéficier de ressources que vous n'aviez pas ou en faible quantité. Au cours de ces années d'explorations, tu avais rencontré différentes créatures que vous aviez dû fuir ou abattre pour votre survie. Tu avais rencontré diverse personne et notamment les indépendants, ceux qui contrairement à vous, vivaient depuis plus longtemps sur les terres désolées. Les veilleurs avec qui vous aviez forgé une alliance, un clan pacifiste dont les valeurs se rapprochaient grandement des tiennes. Puis la Main rouge, un clan sanguinaire et violent dont tu n'appréciais guère les motivations, mais que tu ne jugeais pas pour autant. Après tout, qui étais-tu pour juger les autres ? .