Did you really need me?

Geom & Seiren.

━Pas de passage au marché pour aujourd’hui. En même temps, je n’avais ni commande, ni marchandise à vendre. Cela faisait déjà quelques jours. A la place, je me contentais d’aller là où on avait besoin de moi. C’est-à-dire… un peu partout. Pour faire tout et n’importe quoi. Parfois, je me demandais comment tout le monde faisait pour toujours avoir un petit truc qui cloche. Souvent, ce n’était pas grand-chose mais, on passait juste à côté de la solution aussi simple soit-elle. Et un regard extérieur rapide suffisait à tout remettre en place. C’était à ça que je servais la plupart du temps, un regard extérieur. Efficace et pas cher, c’est Geom que je préfère. Peut-être que je devrais me vendre comme ça. J’étais même gratuit donc bon. Dans tous les cas, ce n’était pas comme si j’en avais vraiment quelque chose à faire. J’étais redevable au camp des Veilleurs pour beaucoup de choses, c’était pour ça que j’aimais m’y rendre utile. Mais, je ne m’étais jamais vraiment senti comme y appartenant à part entière. Pas qu’on me le fasse ressentir, simplement… c’était plus simple de ne pas s’attacher. Et j’y arrivais plutôt bien d’après moi. J’avais grandi au bunker et j’en étais partit, mais là aussi, je ne m’y étais jamais réellement senti à ma place. Peut-être parce que nulle part ne serait jamais pour moi une famille. M’enfin, cela ne servait à rien de m’apitoyer sur mon sort. Je n’étais pas le seul dans ce cas, beaucoup avaient perdus énormément. Comme la demoiselle qui se tenait dans mon dos tandis que je farfouillais dans les fils. Je n’étais pas un technicien mais, j’étais touche à tout. Alors quand Seiren avait envoyé quelqu’un me chercher pour l’aider à régler un problème avec la radio, j’avais simplement pris quelques outils et m’étais ramener. Sauf que je devais bien admettre… je ne comprenais pas pourquoi elle ne marchait pas.

-« Tu es sûre que tu n’as rien touché dans les fils ? »

Demandais-je en me retournant vers elle. Seiren était probablement une des premières personnes que j’avais vu après mon arrivé au camp. Elle aussi avait vécu beaucoup, souffert beaucoup. Elle aussi avait perdu un membre à cause d’une attaque de goule. Elle ne parlait plus quand je l’avais rencontré pour la première fois. Mais moi non plus je ne décrochais pas grand-chose durant cette période. De longs moments de silence, voilà à quoi s’étaient résumé nos premiers face à face. Difficile d’imaginer ça d’elle quand on savait qu’elle passait son temps à déblatérer tout et n’importe quoi sur les ondes. Je me redressais pour m’étirer. Mon dos me faisait un mal de chien à être penché en avant depuis déjà de longues minutes, voir même une heure maintenant. Finalement, je me décidais à reprendre le problème à la base. Et bien m’en prit… quand je m’aperçus qu’elle n’était simplement pas relier à la source d’énergie qui lui permettait de fonctionner. Je me retournais vers la demoiselle en pointant du doigt cette grosse connerie.

-« Tu aurais peut-être du commencer par là non ? »

Loin de moi l’envie d’être accusateur mais quand même. Mais après tout… cela lui ressemblait bien. Je soupirais et lui offris un sourire.

-« Au moins, tu vas pouvoir mettre un peu d’ambiance maintenant ! »

Conclus-je. Enfin… je n’avais même pas essayé de brancher le truc encore donc bon… Qui sait si le problème était bien là.

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CODES LITTLE WOLF.

Did you really need me?

Geom & Seiren.

━ Assise devant la radio, main posée sur son menton, Seiren s’ennuie. Elle s’ennuie un max même. Et pour accompagner cette pensée la jeune femme souffle bruyamment sur faire voltiger sa frange. Une de ses activités de prédilections. Assise à la table elle bat des pieds, jambes tendues, comme une enfant. Il lui faut trouver une occupation. C’est vital. Parce que quand Seiren n’a rien à faire elle est obligée de penser. Et réfléchir ne lui apporte jamais rien de bon. Ses pensées sont remplies de souvenirs amers et de créatures terrifiantes à l’apparence vaguement humaine. Et parfois malgré tous ses efforts la jeune femme ne parvient pas à mettre de côté certaines pensées persistantes. Malheureusement ce problème-là, la jeune animatrice ne l’a toujours pas réglé. Son corps s’est figé. Ses entrailles se tendent à mesure que de sombres pensées s’insinuent vicieusement en elle. Seiren sent des sueurs froides poindre à la racine de ses cheveux ainsi que le long de sa colonne vertébrale. Son corps tout entier se tend, de ses orteils jusqu’au haut de son crâne. Elle ressent avec une abominable précision l’angoisse l’envahir. Une sensation que la jeune femme ne connait que trop bien. Elle se redresse d’un coup les yeux exorbités. Il faut qu’elle pense à autres choses. N’importe quoi tant que son esprit se focalise sur autre chose. Elle tape des poings contre la table. Ah. Puis l’illumination. Elle se souvient avoir croisé Geom ce matin. En plus de se rappeler son joli sourire et son physique à tomber par terre, Seiren se souvient de ce qu’il lui a dit. Qu’il n’irait pas au marché et qu’en cas de problème à la station il serait là pour l’aider.
Mais oui ! Malheureusement la radio est en parfait état et généralement quand de petits soucis arrivent c’est la jeune femme qui s’en charge elle-même. Dans la plus grande discrétion bien-sûr. Manquerait plus qu’on pense qu’elle est plus douée qu’on pourrait le croire… Elle ne peut pas quitter son poste, question de crédibilité même si la journée s’annonce plus que calme pour la jeune femme. Et chose rarissime elle n’a pas envie de faire profiter tout le campement de son ennui mortel. Puis l’idée de voir Geom est bien plus alléchante que de déblatérer des inepties dans un micro. Même si ce micro donne accès à des centaines de personnes. Une lueur machiavélique éclair son visage quand son regard passe sur le câble d’alimentation du poste. Osera-t-elle ou pas ? Un sourire diabolique se dessine sur son visage. Bien-sûr que oui. Oups. La voilà obligée de quérir l’aide de son preux chevalier.
(…)
« Non rien du tout. » Elle sourit de manière tellement angélique que jamais Geom ne pourrait s’imaginer qu’intérieurement elle jubile. Presqu’une heure qu’elle l’a rien que pour elle. Tous les deux coincés à attendre qu’il trouve la solution. « Oh. » La meilleure actrice des veilleurs. Byun Seiren. « Ça me paraissait tellement évident que je n’ai même pas pensé à regarder l’alimentation. » Vraiment quelle maladresse. Elle a envie de rire mais se retient. Manquerait plus que la supercherie soit découverte. Il lui fallait maintenant trouver un moyen d’accaparer le jeune homme. Pas question qu’il parte alors qu’il n’avait rien fait d’autre que trafiquer des fils. « Merci. » Elle lui sourit et vient attraper son crocher avec deux doigts. « ça fait longtemps qu’on a pas été seuls comme ça. Ça me rappelle nos premières rencontres. »

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CODES LITTLE WOLF.

Did you really need me?

Geom & Seiren.

━Mon travail était fini ici. J’allais donc pouvoir me remettre à réfléchir sur des prototypes de prothèses supplémentaire. Mon crochet c’était bien, mais j’aimais me dire que je pouvais avoir différentes options. J’allais commencer à ranger mes outils et à me diriger vers la sortie quand elle attrapa mon crochet de deux doigts. Il n’y avait qu’elle pour faire ça. N’importe qui d’autre aurait attraper mon autre bras ou ma main encore existante. Seiren s’en fichait. Elle n’était pas dérangée parce que le crochet représentait. Beaucoup disaient ne pas s’en soucier mais inconsciemment, ils évitaient de le regarder ou de le toucher. Comme si… Il n’était pas là. La vérité c’est que je n’aimais pas particulièrement le contact humain quelqu’il soit mais, j’aimais encore moins cette espèce d’absence que certaines personnes portaient à mon avant-bras disparu et à ce qui le remplaçait. J’y étais habitué mais, je n’aimais pas ça. Je regardais un instant ça main avant de remonter mon regard vers son visage quand elle se mit à parler Oui, cela faisait longtemps. Très longtemps. Parce que j’étais souvent occupé ou en dehors du camp et qu’elle n’en sortait pas. Mais… je n’avais pas non plus fait beaucoup d’effort. Seiren avait pourtant jouer un rôle important pour me motiver à continuer à vivre. C’est parce que nous étions restés des heures sans parler, parce que je l’ai vue, survivante et totalement terrorisée que je me suis dit que je ne pouvais pas laisser gagner ceux qui m’avaient fait souffrir, et ce qui la faisait souffrir. J’étais à l’aise avec elle, je n’avais pas vraiment besoin de me forcer à sourire comme avec d’autres.

-« Il n’y a sans doute pas grand-chose à se rappeler si ce n’est le blanc de nos yeux et le silence mais, tu as raison ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas retrouver que tous les deux. »

Je lui offrais un sourire sincèrement heureux. Je pouvais bien repousser un peu mes réflexions sur mes prothèses si elle avait envie de discuter. J’étais juste étonnée qu’elle n’ait pas eu directement envie de se jeter sur le micro pour se mettre à parler. Il était évident qu’elle y était accro. Je penchais ma tête en direction du crochet :

-« Attention, je ne sais plus quand est-ce que je l’ai lavé pour la dernière fois. Et on ne sait pas tout ce que je fais avec. »

Bon, j’exagérais certes, j’en prenais vachement soin de ce truc. C’était un peu obligé. Je croisais mon autre bras sur ma poitrine et haussais les sourcils pour finalement initier la conversation un petit peu plus qu’avec ce genre de remarques qui n’étaient pas nécessairement très sympathique ou encourageantes. Je ne voulais pas être malaisant, c’était juste ma manière d’être, de lâcher ce genre de phrases.

-« Comment tu vas Seiren ces derniers temps ? »

Et je ne parlais pas que de sa vie en générale. Elle le savait très bien. Mais, elle pouvait aussi me parler de sa vie de tous les jours si elle en avait envie. J’étais une bonne oreille. Meilleure avec Seiren qu’avec d’autres en réalité. Juste l’habitude. Parce que parfois, l’écouter me parler c’était la seule chose qui faisait passer mes nerfs ou qui me permettait de les reporter ailleurs. Faut dire que des fois elle lançait de sacrées conneries et je me mettais à grogner après elle en écoutant la radio. Bien entendu, je ne lui dirais pas. Or de questions d’admettre ce genre de trucs.

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CODES LITTLE WOLF.