Le 10 décembre 2066 Ren, l’unique héritier de la prestigieuse famille Choi pousse ses premiers cris dans un monde encore paisible. Il grandit et s’épanouit dans une famille stricte, très fidèle à ses traditions, mais surtout très aimante. Le jeune Ren reçoit une éducation stricte, faite de journées d’apprentissages rigoureux, mais ce qu’il aime par-dessus tout sont les entraînements de kendo qu’il reçoit de son grand-père, le chef de clan, chaque soir. Telle une drogue, il adore ce sentiment d’excitation qui l’envahit à chaque fois qu’il tient cette épée en bambou entre ses doigts encore frêles, il apprécie cette appréhension et ce sentiment de challenge à dépasser qu’il ressent à chaque fois qu’il s’élance pour que son épée rencontre celle de son grand-père. C’est simple, il voit cet art comme une philosophie, un art de vivre : touche et blesse l’autre avant de l’être. Une philosophie visant à forger son caractère et sa détermination qui lui a été transmise par son grand-père. L’homme qui lui servait de figure paternelle et de modèle, celui qu’il s’était fixé pour objectif de dépasser dès son plus jeune âge. Cet homme si digne, fier et rempli de principes qu’ils imposaient autour de lui sans avoir à lever la voix, son charisme et ses arguments lui suffisaient largement. Une main de fer dans un gant de velours qui adorait son petit fils plus que tout au monde et Ren le lui rendait bien.
Lorsque la Troisième Guerre mondiale éclate en 2077 son grand-père sentant le vent tourner fit construire en vitesse un bunker avec des provisions et un confort rudimentaire pour tenir des années sous le domaine familial. Dès que les premiers signes d’apocalypse firent leurs apparitions, il s’y enferma avec toute la famille et les domestiques. Du haut de ses onze ans, Ren comprit très vite qu’il ne sentira plus le soleil sur sa peau les prochaines années à venir vu les dangers qui se trouvent à la surface.

Pendant ses années dans le bunker, Ren n’a pas ménagé ses  efforts et s’est entraîné avec encore plus de vigueur et d’acharnement, conscient qu’ils n’allaient pas pouvoir tous rester éternellement dans cet abri de fortune. Pendant ces quatre ans coupés du reste du monde, il avait peu à peu laissé tomber son épée de bambou pour faire place à des battes et autres armes un peu plus lourde et redoutable que son bokken. En plus d’avoir amélioré ses réflexes en combattant son grand-père lors de sessions d’entraînements, il avait aussi beaucoup gagné en muscles. Mais le physique n’était pas la seule que son grand-père l’obligeait à travailler, il le forçait notamment à lire beaucoup de livres sur l’Histoire et à surtout bien étudier la carte de la ville de Séoul et de la Corée du Sud. Car pour lui, même si le monde avait dû bien changer ces dernières années pour se transformer en champs de ruine, il devait malgré tout rester quelques repères qui pourraient leur être utiles une fois dehors. C’était donc avec un quotidien basé sur ces activités que Ren avait passé quatre ans enfermé dans ce bunker. Bien entendu il y eut des morts durant ses années, dont beaucoup dut à  des suicides de la part d’employés bien trop effrayer par cette perceptive de nouvelle vie bien trop difficile à mener dans ce monde à présent hostile à l’humanité. Mais malgré cela, le petit groupe de survivants qui restaient se serrait les coudes et s’empêchait de sombrer les uns et les autres.  À vrai dire, Ren ne se préoccupait que de son grand-père et de sa mère, mais après s’être fait reprendre à plusieurs reprises par le chef de clan il avait fini par  s’adoucir avec les autres occupants de cette pièce, non s’en mal.
Après quatre ans de privation et de restriction de nourriture, ce que son grand-père craignait le plus finit par arriver inévitablement. Ils n’avaient plus rien à manger. Leurs ressources étaient à sec. Contraint de se rendre à l’extérieur, son grand-père souhaitait y aller seul, mais Ren s’imposa dans cette excursion, et ce malgré les plaintes du chef de clan qui ne voulait pas l’emmener dans ces terres dont ils ne savaient rien. Mais comme à son habitude Ren parvint à ses fins et c’était donc avec un sac à dos remplis de toute sorte de bricoles et d’un couteau qu’il s’était mis en route. En sortant de la trappe cachée au sous-sol et en ouvrant l’accès vers le rez-de-chaussée, Ren remarqua que le domaine n’avait plus cette chaleur d’antan. Son foyer si beau et accueillant n’était à présent plus qu’un champ de ruine, probablement saccagé par des bandits qui étaient passés dans le coin pour prendre tous les objets de valeurs qu’ils avaient laissées derrière. En voyant l’état des pièces, il ne pouvait que remercier le ciel que personne n’est trouvé cet abri. Une fois la maison quittée et la voie jugées libres par son grand-père, il resta scotché sur place. C’était donc à ça que le monde ressemblait à présent ? Un endroit ravagé où plus aucune plante ne poussait, un endroit où pas une âme ne vivait et dans lequel régnait une atmosphère angoissante comme-ci à la seconde ou son pied toucherait le sol une chose inconnue digne de ses pires cauchemars allait lui bondir dessus. Alors qu’il contemplait avec stupeur la nouvelle image du voisinage de son enfance, la voix de son grand-père le ramena alors qu’il lui chuchotait de le suivre direction le combini qui se trouvait à quinze minutes du domaine. Une décision que Ren regrette encore amèrement, ils avaient étés trop naïfs et en avaient payé le prix fort.
En pénétrant dans le magasin, le silence régnait, pas un son ne se faisait entendre. Un brin trop rassuré et détendu, Ren s’avança vers les étalages pour voir ce qu’ils allaient pouvoir ramener, mais cet endroit avait visiblement été lui aussi pillé. Alors, qu’il allait signaler à son grand-père qu’il n’y avait plus rien dans ce taudis un bruit sourd résonna derrière lui. Il se retourna et son cœur loupa un battement. Il se retrouva face à une chose à l’apparence humaine sans réellement ressembler à un homme, une de ces créatures fantastiques sorties tout droit d’un film d’horreur. Seulement ce n’était pas un film, mais la réalité. Cette chose effroyable se jeta sur lui sans qu’il n’ait eu le temps de réaliser quoi que ce soit. Allongé sur le sol il tentait de la maintenir de toutes ses forces la plus éloignée possible de son visage , il lutait tant bien que mal jusqu’à ce que son grand-père se jette sur cette dernière afin de le libérer. Ren regarda stupéfait son grand-père se débattre avec cette créature avant de la maintenir au-dessus de lui de façon à ce qu’il pousse la frapper. Il fonça vers cette dernière, attrapa le morceau de bois qu’il avait trouvé jonché sur le sol et  la frappa au niveau du crane une bonne vingtaine de fois, dans cette poussée de stresse d’adrénaline, jusqu’à ce qu’elle tombe lourdement sur le sol au côté de son grand-père. Celui-ci saignait abondamment au niveau du bras, du cou et de l’épaule. Rapidement Ren s’affola, mais son grand lui assura que ce n’était rien et lui ordonna de courir dans la remise pour récupérer les quelques conserves qu’il avait aperçues plus tôt. Ren s’exécuta et ils regagnèrent l’extérieur rapidement de peur de faire à nouveau une mauvaise rencontre. En chemin son grand-père s’effondra, pris d’une fièvre intense. Ren le traîna jusqu’à une maison encore intacte et les y enferma pour qu’ils soient en sécurité. Il inspecta rapidement ses blessures et vit les multiples morsures qui étaient à l’origine des saignements. Il tenta de se rassurer en se répétant que contrairement aux films d’horreur il n’allait rien se passer d’épouvantable, que c’était tout bonnement impossible, alors qu’il cherchait de quoi désinfecter les blessures. Il plaça une serviette froide, trouver dans la salle de bain, sur le front de son grand-père, ce dernier lui saisit la main et lui ordonna de l’attacher et de s’éloigner d’au moins 5 mètres par mesure de précautions, Ren s’exécuta sans un mot. La peur paralysait tout son être alors que son grand-père commença à lui dire entre ses délires que quelque chose clochait. Ren le voyait bien, mais il ne savait pas quoi faire, il était impuissant. Pendant 4 heures, son grand-père fut pris de spasmes intenses et Ren tenta tant bien que mal de le maintenir aux rambardes de l’escalier où il l’avait attaché en vain. Après il y eut un court moment où il retrouva ses esprits de quoi le rassurer, seulement Ren n’aima pas les propos qu’il se mit à tenir. « Ren écoute moi attentivement, dans mon bureau soulève la 5eme latte du plancher sous le tapis, tu trouveras trois armes à feu avec un stock de munitions assez conséquent, récupèrent les et fuis avec tout le monde compris ? Vous allez tous survivre, tu m'entends Ren ! » il ne lui laissa pas le temps de répliquer et ajouta « Tue-moi avant de partir. »  Un silence pesant envahit la pièce alors que les yeux de Ren s’écarquillaient au fur et à mesure que les paroles qu’ils refusaient d’entendre étaient prononcées  « Je sais que je vais devenir une de ces choses, je le sens. Alors, avant que cela n’arrive achève-moi et empêche-moi de te faire du mal, je t’en supplie.» Ren s’obstinait en répétant à tue-tête, telle une prière, que ce ça n’allait pas arriver, qu’il n’était pas dans ces putains de films et qu’ils allaient s’en sortir tous les deux et rentrer à la maison. Aucune goutte de sang n’allait être versé, non aucune. Alors que son grand-père tentait de le raisonner tout à coup ce fut le silence complet. Ren s’approcha de lui inquiet, seulement, alors qu’il tentait de l’appeler il faillit se faire mordre. Il tomba à la renverse pétrifiée et regarda impuissant son pire cauchemar se produire sous ses yeux. Son grand-père n’était plus lui. Il était devenu ce qu’il ne voulait pas. Une goule. Alors que la chose qui avait pris la place de son grand-père se débattait pour s’échapper des liens qui l’entravaient, Ren reculait les larmes dévalant ses joues. Il aurait dû l’écouter. Alors que son grand-père commençait à se libérer, les mains tremblantes il saisit le vieux couteau suisse que son grand-père lui avait donné plus tôt avant de se précipiter sur lui. Son esprit devint blanc. La vue brouillée par ses larmes, il planta sa lame dans le crane de son grand-père un nombre incalculable de fois en s’excusant entre deux sanglots, jusqu’à ce que celui-ci lâche son dernier souffle. Après cela ce fut le noir comple. Son esprit a sans doute refoulé toutes ses images trop insupportables à surmonter au plus profond de son inconscient. Le corps présent, mais l’âme morte avec son grand-père, il avait regagné le domaine familial pour voir que tout le monde avait été dévoré pendant leur absence. En marchant au milieu des cadavres éparpillés un peu partout dans le domaine, il trouva celui de sa mère. Tel un pantin dénué de tout sentiment dû au choc, il lui asséna un violent coup de couteau dans le crâne pour s’assurer qu’elle ne subisse pas le sort de son grand-père. Le domaine n’était plus qu’une marre de sang à l’odeur insupportable à présent. Il monta à l’étage récupéra les armes, prit les 3 bidons d’essence dans un  des garages et mit le feu à la maison principale, affin d'offrir à tous un repos éternel. Sept heures avaient suffi à faire basculer toute son existence. Plus rien ne le retenait dans ce monde à la con à présent. Ce monde était tordu et maintenant il l’était aussi. Alors qu’il jetait un dernier regard sur tout ce qu’il laissait derrière lui, il mit les voiles direction l’inconnu.  
Il erra pendant à peu près un an sans rencontrer qui que ce soit. Il avait survécu en se cachant et en tuant de quoi se nourrir. Au cours de cette année, il avait fait face à des créatures plus monstrueuses les unes que les autres et un nombre incalculable de fois il avait failli perdre la vie en tentant de les combattre alors qu’il ne faisait pas le poids.  Puis un beau jour alors qu’il était âgé de seize ans, il tomba nez à nez avec un groupe qui le questionna sur ses motivations et lui interdis le passage. Agacé qu’on se foute en travers son chemin il fila un coup de tête bien placé au gars du milieu avant d’ajouter « Personne ne m’interdit quoi que soit. » puis commença à frapper les autres avant qu’une voix ne résonne en demandant ce qu’il se passait, alors que les larbins étaient déjà au sol « C’est toi qui as fait ça ? ». Ren toisa le propriétaire de la voix avant d’ajouter avec un sourire provocateur sur le visage « Si je te dis oui, tu vas faire quoi ? » . La réponse fut rapide alors qu’il se mangea un coup de genou dans l’abdomen « Te tuer par exemple. ». Légèrement sonné, Ren ria à pleins poumons avant d’ajouter « Vas-y j’attends que ça ! » avant de riposter tant bien que mal même si l’issue du combat semblait déjà scellée. Il tenu quinze bonnes minutes avant d’être mis K.O. Il se réveilla dans un endroit inconnu, entouré de têtes qui ne lui étaient pas familières, mais avant même qu’il ne puisse se déchaîner il se mangea un coup sur la tête de la part du gars qui l’avait battu. Il lui expliqua qu’à partir d’aujourd’hui il allait être son larbin et lui obéir au doigt et à l’œil. Ren refusa et se rebella avant de se faire à nouveau assommer « Tu parles trop, c’est chiant » fut tout ce qu’il entendit avant de tomber dans les vapes. C’est ainsi qu’il rejoignit la Main Rouge. Certes au début il tenta de fuir un nombre incalculable de fois en refusant de se soumettre à Dong Ho mais au fil des années il comprit qu’être un membre du clan ne lui enlevait pas cette liberté auquel il tenait tant. En plus ça lui amenait plein d’avantages auxquels il n’avait pas accès lorsqu’il était seul.
De nos jours, le jeune adolescent rebelle et effronté a laissé place à un jeune homme beaucoup plus posé et stable. Ren occupe le poste de chef d’unité et ses membres vous diront sans doute qu’il est le pire de tous vu l’exigence dont il fait preuve et le rythme infernal qu’ils leur imposent, ce qui en fait fuir plus d’un.  La Main Rouge est devenue malgré lui son foyer et il sera près à tout pour le protéger coûte que coûte, quitte à faire une boucherie s'il le faut. Alors, prenez garde à ne pas franchir leur territoire si vous ne voulez pas voir le loup sortir ses crocs.