Ces terres inconnues, tu les foules de plus en plus souvent en ce moment, tu ne cherches pas grand chose, mais tu cherches tout en même temps. Tu ne l'admets pas, mais t'es curieux, curieux de voir ce qu'il se passe là-bas. Le manche de ta lame à la main , tu restes sur tes gardes en te faufilant comme une ombre au travers de vieil décombres, tu cherches personne, mais t'espères trouver quelqu'un , c’est devenu inconscient.
Et de loin t'entends des voix, tu suis le bruit, discrètement. Et tu trouves une bande de gens. Tu les scrutes, et sans vraiment te poser de question, tu commences à les suivre. Qui sont-ils ? Que font-ils ? Dans ton clan t'avais un peu fini par avoir l'impression que vous étiez un peu seul au monde. À part quelque solitaire, tu n'avais jamais vraiment remarqué d'activité.
Et alors tu te rapproches, pour en apprendre un peu plus, pour les entendre.
« Soo Hyun , par ici »
Tu l'entends de loin, mais tu l'entends bien. À ce moment-là, ton cœur rate un battement, tu scrutes le visage de l'homme qui se retourne, tu t'approches un peu plus, toujours discret. La chaleur de ton corps commence à monter, c'est une vague de sentiment tous plus intense les uns que les autres qui s'emparent de toi. Ce prénom, cet air familiers sur les traits de cet homme ... Ce n'est pas vrai. Tu te mords la lèvre, tes phalanges blanchissant sous la pression que tu infligeais au manche de ton arme.
Et dans un tourbillon de haine, tu revoyais toute la scène, celle de tes cauchemars, celle qui marqua le début d'un combat perpétuel contre toi-même et contre les autres.
Ton regard s’assombrit, tu l'avais enfin trouvé ? Tu n'y croyais pas.
Tu te revois encore tout petit avec lui, deux enfants du même âge qu'une vie bien trop dure avait réunis. Il était devenu, au même titre que ton petit frère, un membre de ta famille.
C’était peut-être ça qui te faisais le plus de mal ? Ce sentiment de trahison ? La sensation d'avoir été abandonné par quelqu'un que tu aimais. D'avoir cramé vif pendant que lui s'en allait, sans toi.
Ils bougent tous ensemble, désormais, il était hors de question que tu les perdes de vue, tu les suivrais de loin, le plus discrètement possible. Tu voulais qu'il soit seul, qu'il se retrouve seul face à toi. Tu ne savais même pas vraiment ce que tu allais lui faire. Allais-tu gracieusement le faire souffrir comme toi, tu avais souffert ? Allais-tu au contraire le tuer d'un coup sous la folie de cette colère qui tu bouffes les tripes ? Tu avais imaginé ce moment tellement de fois pourtant. Aucune idée et trop d'idée en même temps.
Tu te sentais tellement mal et tellement bien en même temps de l'avoir enfin retrouvé, fantôme du passé, la dernière pièce du puzzle de ta vie ... Il fallait que tu lui fasses du mal.
Tu as donc passé tout ce temps a les suivre, tu ne voulais pas te montrer devant les autres, pas que tu aies peur, loin de là. Mais c’était une affaire entre lui et toi. Personne d'autre ne pouvait se mêler de ça. Personne ne savait, tu n'en avais jamais parlé à personne, l'abcès jamais crevé.

***

Il est seul, tu le suis, tout se mélangeait dans ta tête. Il ne se doute sûrement pas que tu sois la, tu es prudent. Comme le vent tu glisses sur le sol.
Et tu t'enfonces petit à petit dans un endroit un peu plus sombre, les arbres vous entours ... Serait-il en train de te tendre la perche de manière inconsciente ? Tu n'as plus trop d'endroits ou te cacher si ce n'est que l'épaississeur des troncs. Tu marches sur une brindille qui craque, détruisant ainsi ta discrétion et le silence étrange de ce lieu lugubre. Ce bruit te fait d’ailleurs réagir trop vite, si rapidement, toi-même surpris, dans un sursaut, tu lui fonces dessus, t'as pas peur d’être en contacte avec lui, c'est toi qui le génères ce contact. Ta lame sur sa gorge, tu le colles violemment contre l'un des arbres. Ton cœur bat si fort, si vite, tu plonges tes iris noir de haine et de colère dans les siennes. Tu portes une pression sur sa gorge, ta lame aiguisée menaçant d'entailler sa peau au moindre mouvement, lui aussi était armé. Ton visage à moitié caché par ton col, tu bouges la tête pour le retirer, tu ne sais même pas quoi lui dire, quoi faire.
« Tu te souviens de moi Soo Hyun ? »
Le fait de prononcer ce nom te fait presque trop mal. Tu lui en veux tellement.

Ils avaient insisté pour qu’il bouge, lui aussi. Depuis son retour de sa captivité, Soo Hyun était devenu une ombre de lui-même, hargneuse et silencieuse. Pendant longtemps il avait été aphone, mais cela l’arrangeait parce qu’il n’avait pas envie de parler. Il n’avait pas vécu le pire là-bas, mais son traitement lui avait suffi. Quoique non, ce n’était pas ça qui l’avait dégoûté à vie. Il n’avait pu s’expliquer à Ren, et lorsqu’il vit ce dernier l’ignorer complètement, il comprit qu’il ne voulait plus le voir. Néanmoins Soo Hyun ne comptait pas abandonner… Plus maintenant, enfin… Il n’en était pas certain.

Il était d’équipe, petite unité de chasse parce qu’il fallait stocker pour faire de la viande séchée. L’hiver allait se poser bientôt, il valait mieux prévenir que guérir. On l’appelait pour qu’il vérifie le piège qu’il avait posé. Enfin, le travail une fois terminé, Soohyun ralentit, soupirant. Il les rejoindrait plus tard qu’il dît. Il se balada seul un moment, perdu dans ses pensées, du moins on l’aurait cru. Mais en peux qu’il était, il restait toujours à l’affût. Une brindille craqua, néanmoins, il n’eut pas le temps de prendre son arc qu’il fut collé contre un tronc violemment. Une lame de fer froid contre sa nuque déjà malmenée. Étrangement, Soo Hyun ne se démena pas pour se sauver, le choc était bien trop grand. Il l’avait reconnu tout de suite, ce visage. Il n’avait pas changé, juste mûri. Mais ce n’était pas normal, était-ce un fantôme ? « Co… Comment ? Jae In ? » sa voix, encore peu habituée à se poser dans les airs, était toute rauque et cassée. Son cœur battait la chamade, ses yeux devinrent brouillés. « Jae In… »

C'était irréel, comme un rêve, ou comme un véritable cauchemar peut-être ? Tu fixais dans les yeux cet homme que tu avais a ton prix voulu retrouvé. Et tu sentais submergé, alors que d'habitude tu semblais juste soit calme soit absent en dehors de ton clan, là tu semblait triste, triste en en colère , nostalgique dans un mauvais sens , ton cœur semblait vouloir sauté lui aussi pour lui arracher la gorge. Et sa voix, une voix usée. D'un œil malsain, tu regardais le bord tranchant de ton couteau scintillé contre sa peau, aller, un mouvement sec, brusque, tu appuies d'un coup, tu découpes son épiderme, tu récoltes son sang sur tes mains comme tu l'as fait avec celui qui avait tenté de vous élever dans le passé. Malgré les années, tu avais l'impression que c’était hier. Ta gorge se nouait alors que ton prénom raisonnait une nouvelle fois.
Aller ... D'un coup, tu lui tranches la gorge, tu sais comment on fait. Pourquoi t'y arrive pas ? Tu te mords la lèvre si fort, son regard s'embrume alors que le tien ne reflète que de la colère, de la rancune, de la folie, de la tristesse. Incapable de pleurer, aucune trace de larme ne semblait vaciller dans ton regard, pourtant au fond de toi, tu étais dévasté, bien plus que tu ne l'aurais voulu.
Il se rappelle de toi, il ne t'a pas oublié ... Cela aurait été tellement plus facile s'il t'avait oublié, bien plus douloureux aussi alors que toi, tu n'avais jamais réussis à effacer son visage de ta mémoire.
D'un coup tu entailles le col de son haut, ne laissant qu'une vulgaire coupure à peine profonde sur sa clavicule, suffisante pour qu'il perde un peu de sang, insuffisante pour le tuer et sans attendre, c'est avec ton autre main que tu viens écraser ton poing sur son visage, de toute tes forces, le plus fort que tu le peu, motivé par cette haine .... Et cette sensation de faiblesse. Dans un mouvement des plus fluide, tu alignes la longueur de ta lame avec ton bras, ne serrant plus que le manche, la pointe vers toi, et tu lui assenais un deuxième coup avec la même violence, et encore un autre. Tu le retenais par le col ensuite, plongeant ton regard flamboyant de colère dans le siens... T'avais envie de hurler, de le tuer, de le torturer, de le noyer, de lui faire subir tout les souffrance possible qu'il existait. Et pourtant, tu te contentais de le frapper comme retenu par une putain de faiblesse.
« ENFOIRÉ .... T'as cru que j’étais mort n'est ce pas ? Hein ? T'as cru que j'avais cramé comme un déchet, ça aurait été plus facile, tu ne crois pas ? Peut-être que j'aurais dû crever ?! Mais non ... Tu m'as abandonné Soo Hyun ... Tu m'as laissé brûler alors que j'avais besoin de toi... J'ai tellement envie de te découper, de te faire cramer toi aussi ! »
Tu lui criais dessus, le retenant par ses vêtements faces à toi, tes doigts se serrant toujours plus fort sur le manche de ton arme. Alors que tu redirigeais la pointe de celle-ci sous ses yeux d'un geste vif
« Je crois que je vais te faire souffrir »
Une lueur de folie dans le regard, la pointe en fer déformant la peau élastique de sa joue sous la pression. Prête à percer, prête à découper. À tailler.
Tu te préparais évidemment à réagir à une quelconque riposte de sa part.

Comment ? Comment le passé pouvait se jouer de lui à ce point ? Comment les traits de son visage n'avaient-ils pas changé ? Il était le même physiquement, plus grand mais son regard lui, était différent : plein de haine. Etait-ce réellement Jae In qui se tenait face à lui, qui le menaçait de cette lame de fer ? Le cœur de Soo Hyun battait à tout rompre et bientôt, il ne put plus retenir ses silencieuses larmes. Pourquoi était-il heureux subitement alors que le fantôme de son passé lui crachait sa haine à la figure ? Jae In devait avoir souffert, et malgré tout, Soo Hyun voulait le prendre dans ses bras...

Il le laissa faire, c'était offert. Soo Hyun le laisserait le frapper jusqu'à la fin. Qu'il le tue même si cela l'enchantait. Le Veilleur ne méritait pas de vivre... Non... Même s'il essayait de se convaincre ainsi, il n'arrivait plus à vouloir abandonner la vie de lui-même, de sa propre volonté. Il voulait se raccrocher tout en souhaitant en finir maintenant. Il se contredisait, se haïssait, ne se comprenait plus. Il en avait assez. La douleur le rendait laid, plus qu'habituellement, au sel de ses larmes se mêlaient le fer du sang. Bientôt sa peau hâlée deviendrait cosmique, pleine de ces teintes violacées qui plaisent tant à l'oeil qui s'émerveille en se posant sur l'infini de l'espace.

Les mots de l'assaillants furent bien plus douloureux que n'importe quel coup. Soo Hyun n'avait jamais été qu'un faible, il ne pouvait le nier. Bien qu'il avait lutter contre Ji Hyuk de ses petits bras bien trop fins à l'époque pour rejoindre son ami, il n'avait pas pu se défaire de son emprise. Il n'avait pas brûler avec lui. Et c'était plein de remords qu'il se coupât les veines pour le rejoindre dans l'autre monde. Mais comment Jae In pouvait le savoir ? Et qu'allait-ce changer à sa rancœur ? Soo Hyun n'allait pas riposter, ni même nier, il lui fallait assumer au moins une fois dans sa vie. « Je... » sa gorge brûlait, ses mots flambaient avant même de naître. « Je ne me défendrai pas. » répondit-il d'une voix faible mais pourtant assurée. Que Jae In fasse, Soo Hyun ne l'arrêterait pas.

Tout se bouscule dans ta tête, dans ton être. Toutes tes convictions s'effondrent et tu te retrouves confronté à ta blessure la plus profonde. Tu vois la douleur dans son regard, elle te satisfait tellement, ses larmes qui se mélangent à la violence. Ta lame le retenant, ton regard de haine plongé dans le siens. Tu te sens tellement mal ... Perdu.
Tu n'avais jamais essayé de voir les choses de manière différente, incrusté au plus profond de toi-même, la conviction que tout étais de sa faute, de la faute de celui que désormais, tu tenais pour responsable de tout ce que tu as bien pu vivre de manière tellement absurde. Comme s'il avait été la cause de tout ton mal-être. Il te fallait un bouc émissaire.
À ce moment-là, tu avais l'impression de sentir encore ta peau brûlé, tu avais l'impression qu'un trou se formait à l’intérieur de toi, encore plus profond, plus sombre et que peut être sa mort pourrait le boucher, peut être que le fait de voir la vie quitter son regard pourrait te réparer. Jae in ... Cette naïveté ne te ressemble pourtant pas.
La douleur s’acharnait. Tout se mélange, le passé, le présent.
Ses mots ensuite ... Ton cœur rate un battement. Pourquoi ? Non ... Il n'allait pas se défendre ? Pourquoi ? Il doit se défendre. Pourquoi est-ce qu'il se laisserait faire ? N'allait-il pas t’empêcher de te changer un peu plus en ce monstre qui se cache au fond de toi .... Tu retournais toujours tout pour le rendre fautif.
D'un coup ... Sec , net, précis, tu enfonce avec toute la haine que tu ressens, ta lame dans sa cuisse, perçant sa peau , tu n'es pas calme , loin de la , tu es même plutôt excité.
Et tu hurles, tu lui cries dessus, tu t'en fous si une créature se ramène ... Tu la buteras elle aussi ... Tu tueras tout ce qui pourrais être en vie autour de toi.
« .... SOO .... T'es ... BATARD !!! T'es faible à ce point-là ? FRANCHEMENT ? DÉFENDS TOI PUTAIN !!! Je ne t'ai pas cherché tout ce temps pour me retrouver face à un lâche, je pensais que t'aurais au moins pu envisager l'idée de vivre pour nous deux .... TU VEUX CREVER ?  Connard ... JE TE DÉTESTE ... »
Tu tournais la lame dans sa chaire... Tu voulais l'entendre hurler lui aussi. Alors que sa voix était si faible. Ton corps retenant toujours le siens contre ce tronc. Le toucher ne te faisait rien.
« Tu me dégoûtes »
Ta voix vacille ... Non ... Pas de colère, de tristesse. Mais ça t’énerves, a la seconde où tu t'en rends compte, il est impossible pour toi de le retenir, ton regard toujours plongé sur son visage déformé par la douleur, tu retires ta lame de sa jambe et le frappes de ton autre main, encore un coup, tes phalange rougissant sur sa peau.
« TU SAIS CE QUE J'AI VÉCU À CAUSE DE TOUT CA ??? HEIN ? »
Oui, tu ne parles que de toi ... Tu t'en fous de lui. S'il est devenu aussi lâche cela n'as pas du être assez difficile.
« On m'a utilisé ... Tu ne sais pas ce que ça fait hein quand quelqu'un t’arrache de la peau à vif ? HEIN TU NE SAIS PAS CE QUE CA FAIT ? TU VEUX SAVOIR ???? .....MOI JE SAIS ! »
Tu sentais ta gorge se nouer, non ... Ton regard s'humidifie. Pas possible. Tu n'avais plus pleuré depuis si longtemps, tu ne te souvenais même plus de quand avait été la dernière fois.
Tu le lâches quelques secondes , le laissant tombé sur le sol. Choqué de ta propre réaction ... Pourquoi tu pleures ?
Ce liquide cristallin glissait sur ton visage déformé par la colère , la douleur de ton cœur battant si fort dans ta cage thoracique devenais presque insupportable. Tu avais l'impression de revivre ton passé.
« CA FAIT MAL ! »
Et tu accompagnes tes paroles par un coup de pied dans la mâchoire. T'abaissant ensuite, accroupi à côté de lui , tu l'attrapes par le col et le tires vers toi, qu'il te regarde, qu'il voit la douleur ... Toi, tu vois la sienne.
« Pourquoi tu m'as laissé ? ... »
Tu voulais juste le lui entendre dire. Reniflant sans aucune allure ... Tes larmes roulant sans gêne sur tes joues... À ce moment la, dans ta douleur, tu avais l'impression que plus jamais tu ne t'arrêterais de pleurer.

Un grognement cassé, douloureux se fit entendre dans les bois, un son qui ne voulait pas ressembler à un cri, un bruit qui se censurait lui-même : la souffrance. La lame venait de déchirer sa chaire, sa cuisse tendu le brûlait, il sentait un liquide chaud malmener sa peau et toujours cette sensation terrible de se déchirer tout en brûlant. Son visage blêmit un peu plus, ses lèvres prirent un ton violacé, froid et les larmes elles, ne cessèrent pas, toujours pas... Tristesse et douleur mêlées. Il écoutait, il faisait même de son mieux pour écouter. Soo Hyun se concentrait pour rester lucide parce qu'il méritait cette douleur, il méritait cette rancœur, ces paroles crachées à sa figure. Jae In avait le droit de le détester. Néanmoins, il n'eut même pas le temps de répondre que l'assaillant retourna littéralement le couteau dans la plaie, déchirant un peu plus son muscle. Encore une fois, le Veilleur grogna douloureusement, se mordant la lèvre inférieure à sang.

Jae In l'appelait toujours Soo... Bien que ce dernier ne cherchait pas le pardon, il espérait que son ancien ami tienne toujours à lui car subitement, la pensée de Ren fit son apparition. Il aurait aimé lui dire au revoir avant que la vie en ait finie avec lui. Le liquide rouge coulait à flot maintenant que la lame avait quitté sa chaire. Bien sûr que le dégoûtait, il n'était bon qu'à ça. Il aurait du le rejoindre... S'il continuait ainsi, Soo Hyun finirait par avoir tellement mal qu'il ne sentirait même plus si un nouveau coup serait porté sur lui. Ses sourcils se froncèrent alors que Jae In parlait de son passé douloureux, du fait qu'on lui ai fait du mal après cet incendie et le veilleur baissa le regard, ses poings se serrant, tout cela ne serait pas arrivé s'il avait agit au lieu d'être faible.

Le brun tomba au sol, ses jambes incapables de soutenir son poids. Voir pleurer Jae In lui fendit un peu plus le cœur. « Hng ! » gémit-il alors qu'un énième coup de pied vint déloger sa mâchoire. Paniqué, Soohyun sentit les battements de son cœur s'affoler, il en devint dur de respirer. Alors, avec le peu de courage qu'il lui restait, il tenta de s'occuper rapidement de cette mâchoire douloureuse. Son buste se souleva vivement lorsqu'il effectua le geste et l'adrénaline l'usa immédiatement, son corps s'affalant une nouvelle fois contre le sol. Il ressemblait déjà à un cadavre. « Je... » cela lui fit un mal fou de parler. « Je voulais pas... Jihyuk... » Oui, c'était Jihyuk qui l'en avais empêché, mais pourquoi devait-il le rendre coupable subitement ? Il n'avait fait que de son mieux lui aussi... Et d'ailleurs, soudainement, le souvenir de Jihyuk poignardé revint hanter sa mémoire. « C'est... c'est toi qui l'as tué ? » demanda-t-il, ayant du mal à articuler convenablement. Il priait que non, que ce n'était pas Jaein, qu'il n'avait jamais été jusque là. « Jaein... Je... Désolé... »