Xiao a toujours aimé la couture, depuis toujours et il n'a jamais  cessé d'aimer cela. Il l'a toujours exercé, toujours en secret mais ça ne l'a jamais empêché de se lever la nuit pour aller arpenter les couloirs et rejoindre l'atelier de couture. Il avait l'habitude de ces couloirs, des pièces dans la pénombre. Il avait l'habitude de se déplacer avec agilité dans cet endroit et de retrouver son chemin en un rien de temps. C'était devenu aussi simple que de manger, aussi intuitif que de respirer et il appréciait ces moments où il s'échappait pour aller s'amuser à coudre, confectionner des vêtements ou autre. Il faisait souvent des choses différentes et même s'il était seul, il continuait de s'amuser, la solitude ne le dérangeait pas le moins du monde. Et ce soir, il remettait ça sur le tapis.

Il avait parcouru les couloirs d'une rapidité surprenante, toujours agile et ne faisant aucune bruit. Xiao était rapidement arrivé à destination, il ne faisait aucun bruit et se repérait facilement malgré la faible luminosité. Il avait trouvé quelques bouts de tissus et il voulait s'amuser, il ne savait pas encore quoi faire, mais il les avait tout particulièrement gardés afin de pouvoir en faire quelque chose, qu'importe quoi, il improviserait sur le coup. Il était souvent seul et au moins il pouvait parler à voix haute, du moins assez doucement mais sans avoir à tout garder dans sa tête. Il s'imaginait des choses, tel un styliste. Et même si ce n'était jamais beaucoup, même s'il ne créait pas grand-chose, il s'amusait. Il s'intalla donc et en un rien de temps, il s'était déjà égaré dans ses pensées. Il ne savait pas ce qu'il voulait faire, il avait encore eu envie de voir ce que des vêtements de filles donneraient mais à part des vêtements pour poupées, la taille étant vraiment petite, il pouvait les garder cachées, il ne savait pas ce qu'il ferait d'une jupe. Ils pouvaient porter ses créations masculines et dire qu'il les avaient trouvées à l'extérieur, mais des vêtements de femmes ? Il pouvait aussi dire qu'il les avait trouvées ? Mais il avait peur que ça ne plaise pas, qu'on apprenne que c'était lui l'auteur de cette création, qu'on lui dise aussi que c'était laid. Il aimait ce qu'il faisait, et tant que c'était pour lui il ne se mettait pas de pression, il allait faire quelqe chose qui lui plairait, mais il avait peur de décevoir alors il n'avait jamais montré ses créations en tant que telles. Il se mis donc à coudre sans penser à rien d'autre, il était dans son univers, les idées se bousculaient dans sa tête et il pouvait se lâcher, enfin, après une journée de retenue à se demander ce qu'il pourrait faire de ses beaux tissus.

Parfois, il t’arrive de t’ennuyer, de ne pas savoir quoi faire et de rester juste affaler sur ton lit à réfléchir. Tu ne peux pas sortir maintenant, il est déjà tard dans la journée. Tu n'as absolument pas envie de passer le nuit dehors.
Tu n'aimes pas t’ennuyer, tu détestes ça parce que lorsque ton esprit n'est pas occupé, tu penses à elle, a son odeur qui te manque, à sa voix que tu n'entends plus, à son visage que tu aimais tellement regarder. Ta mère te manque !
Tu soupires, il y a autre chose qui ne parviens pas non plus a sortir de ton esprit ... Ce gars de la main rouge. Depuis ce jour-là où tu l'as revu, tu ne penses plus qu'à lui, à sa violence, à sa voix dure... Et ça te rend dingue d'y penser. Tu te rends compte que t'as envie de le revoir et ça te frustre, car ce n'est pas du tout une bonne idée. Surtout que tu es partagé entre une sorte de fascination intense et une rancune amère. C'est compliqué dans ta tête ... T'as envie de le détester, mais t'y arrive juste pas.

Tu jouais avec ton arme, la tripotant inlassablement, sortant les billes pour ensuite les remettre dedans.... Tu te fais vraiment chier.
D'un coup, tu te redresses et glisses ton pistolet dans la poche de ton sweat. Lorsque ta main se glisse dedans, tu te rappelles de cet énorme trou qui orne le poche kangourou de ton pull. Avant ... C’était ta mère qui reparaît tes vêtements. Maintenant, tu dois te débrouiller tout seul. Tu aimes ce pull, c'est ton pull préféré, celui que tu mets tout le temps. Et c'est donc sur un coup de tête que tu décides qu'il est temps d'aller réparer ce trou béant dans ton vêtement.

Tu t'en vas donc d'un pas lasse vers l'atelier de couture.
L’abri, tu le connais trop bien, tu as tellement fouiné, fouillé, exploré que tu connais tous les recoins, même les moins accessibles de cet endroit.
Arrivé au bon endroit, tu scrutes l'endroit, il n'y a personne ... Tu vas donc te mètre dans ton coin, tout seul et sans vraiment savoir quoi faire, tu galères comme un débile a essayé de refermer le trou.
Au bout d'un petit moment, tu entends un bruit ... Quelqu'un est rentré ! Toi t'es dans ton coin, on ne peut pas vraiment te remarquer ... Après tout la discrétion, c'est ton point fort.

Tu continues de galérer lorsque tu décides que c'est bien trop dur pour toi.
Tu te lèves d'un pas décidé ... Tu vas aller demander de l'aide.
En faisant un peu plus attention a la personne, tu te rends compte de qui c'est. Le soigneur de l’unité B d'exploration. Toi t'es encore qu'un novice et t'es de l'unité A , mais tu sais qui il est.
Tu t'approches de lui sans vraiment t'annoncer, tu te mets à sa hauteur et tu lui souris
« Salut ... Tu fais quoi ici ? »
Question débile ... Tu veux qu'il fasse quoi dans un atelier de couture ?
« Moi, je n'arrive pas, je ne sais pas comment on fait ! Je peux te regarder ? Parce que mon pull est tout déchiré et c'est mon préféré »
Toi, tu ne le juges absolument pas, après tout, étant né dans un monde un peu anarchique, tu ne connais pas beaucoup de clichés tels que « la couture, c'est pour les femmes » ou « le combat, c'est pour les hommes » tu ne te poses pas vraiment de question sur le sujet.  

La couture a toujours été considérée comme étant une discipline réservée aux filles et c'est avec une telle mentalité que Xiao a grandit. Il a toujours pensé que c'était une honte d'aimer coudre en étant un garçon et bien qu'il ait toujours désié continué et que c'est ce qu'il a fait, il l'a toujours fait en cachette. Ce n'est peut-être la personne la plus discrète mais il était intelligent et savait quand est-ce qu'il fallait sortir ou non. Ca a toujours été ainsi, mais il ne s'attendait aps à ce que quelqu'un tombe sur lui, qu'on le voit ainsi. Il n'était pas prêt et ne saurait quoi répondre à ce jeune homme. Il ne savait pas ce qu'on allait lui dire ou demander qu'il commençait déjà à paniquer intérieurement. Il n'avait pas beaucoup de charisme et avait peur que cela joue en sa défaveur. Alors il resta un moment à ne rien dire, fixant le jeune garçon dans les yeux en écoutant ce que celui-ci avait à lui dire. Il était mignon, il n'avait l'air de porter aucun jugement, bien au contraire, il se fichait qu'il s'agisse d'un homme devant lui. Et rien que de ce fait, Xiao sentit un poids s'enlever de ses épaules.

Bien sûr qu'il voulait bien l'aider, il aimait ça et ça lui était déjà arrivé de déchiré des vêtements sans faire exprès, des vêtements qui lui étaient plus ou moins chers, mais qu'il voulait tout de même restaurer. Il avait en quelque sorte de la chance de pouvoir le faire lui-même et maintenant il avait l'occasion d'aider quelqu'un d'autre. Il savait à quel point un bout de tissu pouvait avoir de l'importance pour une personne et même si cela paraissait bête, il se sentirait fier d'avoir pu l'aider. Alors il hocha de la tête avant de parler,à voix basse, comme s'il voulait éviter que d'autres personnes ne les entendent. "D'accord. Tu veux que je le fasse ou je te montre sur mon vêtement à moi et tu essayes toi ? Ce n'est pas compliqué mais je peux comprendre si tu ne veux pas que j'y touche." Il était toujours compréhensif et faisait toujours en sorte de ne pas froisser les autres. Et puisque celui-ci ne le jugeait pas, il était encore plus ravi de lui venir en aide. Il sortit son tissu, il n'avait pas encore fait grand chosse mis à part séparer les les morceaux pour voir leur longueurs et ainsi voir ce qu'il pouvait en faire. Il n'y avait pas de trous mais il pourrait improviser pour montrer la démarche à... Il ne s'était toujours pas présenté et ne connaissait pas l'identité de jeune homme alors il se dit que c'était le moment. "Au fait je m'appelle Xiao, et toi ?" Il avait l'impression de l'avoir déjà vu mais ne lui ayant jamais adressé la parole, il ne s'en souvenait pas du tout. Puis il s'empressa de sortir le dé pour le passer au jeune homme. Il y pensait rarement, voire jamais mais dès qu'il s'agissait d'une autre personne que lui, il faisait d'un seul coup très attention pour qu'il ne se pique pas ou ne se fasse pas mal.