On dit toujours que les petits derniers sont les plus chouchoutés, et c’est certainement vrai. Et toi, t'aimais être « la petite ». T'avais toute l’attention de ton grand frère, et t'étais traitée comme une princesse par tes parents. Quel fou n’aimerait pas ca ? T'as eut une enfance tout ce qu’il y a de plus normal (étant donné les circonstances) : les chamailleries quotidiennes avec ton frère et vos éclats de rire animaient les quatre murs qui vous servaient de maison. Et puis vous avez changé, de maison. Tu n'avais que 10 ans mais tu préférais le coin où vous aviez atérit. Tu avais un lit où dormir et un repas chaque soir, tu t’y sentais en sécurité. Tu n’entendais plus tes parents se disputer pendant que tu faisais semblant de dormir, ni n'avais peur des créatures. Cet endroit te rendais confiance en toi et en la vie. Tu n’avais plus peur. Vous n’aviez plus peur. Tu faisais parti d'une famille mais dans cette communauté, et malgré ton jeune âge tellement plus de personnes comptaient sur toi, sur ta contribution. Tu avais enfin trouvé une raison de vivre. Malheureusement, il n’y avait pas beaucoup d’enfants dans votre groupe alors comment rester plus longtemps innocente et ingénue dans un monde déchiré et mauvais… ?




Rapidement, trop rapidement au gout de ta mère, tu grandis. Tu ne courrais plus dans tous les sens, ne jouais plus à cache cache, ni à un deux trois soleil. Petit à petit tu n’agissais plus comme une enfant. Les regards s'attardaient sur toi sans que tu ne saches réellement pourquoi. Tu trouvas une autre façon d’attirer l’attention. Tu n’étais plus une enfant. Tu voulais qu'on te désire, qu'on te voit, seulement toi. Tu ne voulais pas que ces regards fugaces s'arrêtent. C'était la naissance de Claw. Tu ne la laissas pas encore s'échapper, mais elle était bien là, tu la sentais. Plus le temps passait, plus elle gagnait du terrain et tu avais du mal à la contenir. Tu voulais sentir les caresses d’un homme sur ta peau, connaitre le plaisir ultime. Pourtant, comme si tu savais, tu ne cédas pas. Aucun homme n'étaient assez digne pour te toucher. Jusqu’à ce que tu le vois.




Tu t’en souvenait parfaitement, impossible à oublier.  Des jumeaux, un garçon et une fille. C’était lui, tu le voulais. Tu te fichais de ce que les autres pourraient dire. C’était plus que du désir ou qu'une simple lubie. Tu savais que tu étais amoureuse. Tu ne le montrais qu’à certaines occasions, surtout quand Saya était dans les parages. Tu t’amusais de la voir sortir les griffes comme si son frère était sa propriété. Seiya était à toi et rien qu’à toi. Et tu profitais de ces moments pour le toucher, et le tenir tout près. Tes parents n'étaient pas au courant de la réelle nature de votre relation et le fait de devoir se cacher t'excitait tellement.



"... Mais un baiser peut être mortel aussi si on y met son cœur !"



Bientôt tu fus en âge de travailler. Alors que tu n’avais que 5ans ton père était parti en expédition. Il tâchait de vous rapporter un souvenir à toi et ton frère. Une fois il revint avec une marguerite sauvage. Elle avait poussé malgré la radioactivité et l’aridité de la terre. Il voyait ca comme une lueur d’espoir. Alors que tout allait au plus mal, vous finiriez par sortir la tête de l’eau. Il rentra et t'offrit la marguerite. Depuis ce jour il prit l’habitude d’appeler sa fille Daisy. Le destin avait dû mettre cette marguerite sur son chemin pour lui montrer la voie. Tu t'étais découvert une vocation : le jardinage. Tu voyais ton rôle dans la communauté comme primordial, ca te satisfaisait de savoir qu’on avait besoin de toi, après tout, le potager était votre première source de nourriture. Mais ça ne te suffisait pas. Ton groupe t'était reconnaissant mais il te manquait quelque chose, ce n'était pas le type d'attention que tu voulais. Pour certains danser sur cette scène miteuse était  avilissant et ils disaient que tu avais mal tourné à cause de tes fréquentations. Ils se trompaient. Tu étais enfin complète et arrêtais de te cacher.