Je regardais mes frères et sœurs en soupirant. Une bande de bons à riens que j'étais supposé élevé depuis que ma mère avait encore fait des siennes. Je le savais bien. Elle avait un comportement tellement... fatiguant. Encore à séduire un homme déjà pris. Nous étions six frères et sœurs. Avec plusieurs pères différents. C'était ce qui nous avait valut d'être expulsé de l'abris. Enfin pas exactement. Mon père qui la battait après avoir découvert qu'elle le trompait  et qu'elle avait "accidentellement" tué en était la raison exacte. Ce n'était qu'un connard. Il avait eut ce qu'il méritait. Pas que notre mère soit mieux. On ne pouvait pas dire qu'ils auraient jamais gagnés la palmes de meilleurs parents de l'année. Mais au moins, elle ne nous avait jamais frappés et elle avait toujours essayé de nous protéger avec ses maigres moyens. L'abris ne lui avait jamais accordé la moindre importance, n'avait jamais essayé de nous défendre contre lui. Jamais. Alors, après la mort de notre père, l'abris n'avait pas vraiment su quoi faire de nous. Un haut gradé de l'abris qui se faisait trucider, cela faisait tâche. Disons que la haine bien crachée que nous trois leur avions lancé aux visages avait fait leur petit effet.  Et pouf, dehors les embêtants. Ils n'aimaient pas qu'on leur crache leurs quatre vérités au visage. Ils n'aimaient pas voir à quel point ils étaient aveugles et égoïstes. Dans tous les cas, nous avions finis dehors. Et heureusement pour nous qu'elle avait réussis à soigner un membre respecté de la Main Rouge. Et on nous avait pris ici. J'avais dix ans. Disons que si notre mère était plutôt du genre négligente, elle avait la niaque pour la survie. Et elle nous l'avait transmis. A moi et à mon faux jumeaux. En même temps, pour survivre à 5 grossesses, fallait vraiment vouloir s'accrocher à la vie. Je soupirais un instant avant de me mettre à siffler. La plus âgée de mes sœurs attrapa le dernier de notre fratrie. Du haut de ses vingt ans, elle avait le regard malin et débrouillard. Je ne me faisais aucun soucis pour elle. Une main se posa sur mon épaule et je me retournais pour voir ma seconde moitié, Song Hyun Ki, mon jumeau. Il était comme notre mère. Un médecin. Enfin, médecin était un bien grand mot avec les ressources que nous avions.

Depuis notre arrivé à la main rouge, nous avions bien grandis. Je me souviens parfaitement. L'adaptation un peu rude, un peu violente. Disons que les différents "petits-amis" de notre mère n'étaient pas nécessairement des peluches. Mais moi non plus. Il avait fallut apprendre. Apprendre à se battre, à être plus violent et plus mesquin que son adversaire, à utiliser des armes. Et j'aimais ça et j'étais doué pour ça. Et on l'avait remarqué. J'étais devenue un soldat. Tuer, blesser, frapper, c'était une habitude. Il fallait juste savoir où porter les coups correctement. Se battre n'était pas uniquement une question de force. Sortir dans les Terres désolées, l'adrénaline, l'attention. On ne pouvait pas dire que cela n'était pas addictifs. Je faisais signe au reste de mes frères et sœurs de se dépêcher de dégager. Je m'étais encore blessé. Cela faisait déjà quelques années que j'étais passé du statut de soldat normal à celui d'entraîneur. Il semblait que faire comprendre à une bande de gamins au cerveau de moineau comment servir correctement le clan était devenu un de mes supers talents. Et comme d'habitude, je me donnais entièrement à ma tâche. Ce qui faisait que régulièrement, je me blessais. La douleur n'était pas une mauvaise chose, elle était juste légèrement embêtante. Je me posais à un endroit, mon jumeau me fit signe de me dépêcher pour y jeter un coup d’œil avant de me donner un grand coup de le bras. Je le fusillais du regard. Il n'était pas connus non plus pour sa délicatesse. Ca tombe bien on était deux. Je fermais les yeux avant de demander.

-"Des nouvelles de notre mère?"

-"Elle se cache."

Elle faisait bien cette imbécile. Je me demandais bien de qui il allait falloir que je casse la figure pour qu'elle puisse rentrer tranquillement. Heureusement qu'elle avait dépassé l'âge d'avoir des enfants. Je ne voulais pas devoir dealer avec un nouveau bambin... Quoique avec elle... tout était possible. Je n'étais même pas sûr qu'elle sache qui était les pères du reste de notre fratrie. A vrai dire je m'en fichais. J'avais un fonctionnement simple. Faire survivre ma famille. A moins d'être capable de me convaincre que vous aviez une bonne raison ou que vous ayez les moyens de m'empêcher de vous mettre K.O, je ne laissais personne les toucher. Je le laissais regarder mon épaule. Probablement légèrement tordue. Je m'en remettrais. Je me levais en lui souriant avant de renfiler mes vêtements. Je fis passer mon bras autour de ses épaules avant de le décoiffer affectueusement.

-"Essayons de trouver quoi faire pour l'aider non?"

De toutes les manières, c'est moi qui allait lui filer un coup quand elle reviendrait. Un jour peut-être apprendrait-elle de ses erreurs.