Tu continuais à avancer. Tu te tenais le bras, pressant contre cette plaie ouverte sur une bonne partie de ton bras. Une plaie de sept-huit centimètres, peut-être moins, peut-être un peu pus, tu avais juste estimé grossièrement celle-ci. Tu te sentais mal, tu avais soif, mais t'arrêter pour le moment n'était pas ton but. Tu avais envie de t'éloigner au maximum de l'hôpital où tu étais partie en quête de bouquin de médecine. Des bouquins assez mal en point, poussiéreux, des pages abîmées ou bien arrachées pour certaine, mais quand même exploitable. Des livres qui avaient pour but d'enrichir ton savoir sur le corps humain et surtout sur les techniques de chirurgie. Depuis que le boss avait évoqué le fait qu'il te sentait capable de devenir médecin, tu avais décidé de te renseigner un peu plus sur les compétences qu'il te fallait pour pouvoir accepter cette proposition qu'il avait fait. Être bien préparé pour progresser, voilà ce que tu pensais.

Tu avais réussi à prendre deux bouquins avant que deux goules ne décident de venir interrompre tes recherches. Il faut dire, tu avais décidé de t'aventurer dans les étages supérieurs sans pour autant aller où la masse de goules se trouvaient. Ce n'était que deux égarées, deux goules marginaux qui avaient décidé de s'égarer un peu plus bas... Tssss... Pouvait-elle seulement réfléchir et prendre une décision ? Tu avais couru pour t'enfermer dans une pièce dont tu avais réussi à bloquer la porte avec l'étagère juste à droite que tu avais renversé et la seule solution pour toi de sortir de ce guêpier était de passer par la fenêtre. Ce ne fût pas une mince affaire. Tu avais opté pour des câbles reliés à l'ordinateur. Une corde de fortune qui n'avait pas tenu très longtemps, mais assez longtemps pour que tu puisses passer à travers la fenêtre brisée de l'étage en dessous. Ce n'est pas sans te blesser que tu passas cette fenêtre. Ton bras gauche avait rencontré un morceau tranchant de la vitre, tes genoux et ta main avaient rencontrés le sol parsemé de bris de verre qui pour certains avaient retrouvé refuge dans ta chair, laissant ainsi quelques points de sang. Oui, tu as eu mal, mais tu n'as pas perdu de temps pour t'enfuir avant de rencontrer d'autres créatures mutées.

Tu grimaçais, serrant un peu plus ta poigne sur ton bras, alors que le sang ruisselait doucement le long de ton bras jusqu'à tes mains, puis tes doigts avant de s'écraser en de petites gouttelettes sur le sol. Tu étais loin maintenant, à plusieurs kilomètres de l'hôpital, mais encore bien loin de la prison. Tu avais besoin de te poser pour faire les premiers soin d'urgence, au moins pour ton bras, même si la blessure était plus ou moins superficielle, tu ne tiendrais pas toute la route sans fatiguer. Tu avanças en quête d'un endroit où te poser rapidement, mais tu ralentis, collant ton épaule contre un pan de mur détruit, ta tête contre le mur roula doucement et tu laissas tomber ton sac à dos par terre pour laisser ton dos glisser contre la façade de ce petit immeuble qui n'existait plus. Tu soulevas ta main sanguinolente, observant la plaie rectiligne. Tu grimaças et rapidement tu pris une bouteille d'eau pour la laver, puis tu attrapas des compresses plus du tout stériles que tu appliquas grossièrement dessus et tu essayas de bander ton bras en essayant de maintenir les compresses se teintant de rouge. Une tâche bien difficile, lorsqu'on avait qu'une main de libre. Parfois avoir un troisième bras ne seraient pas de refus.
 

C'est une journée tout à fait banale pour moi. Aujourd'hui, je m'aventure de nouveau sur les terres désolées, mon baluchon sur l'épaule et mon arme dans ma main droite. Sait-on jamais, si je tombe sur une créature, je pourrai me protéger ! Je n'ai pas eu à beaucoup m'en servir ces derniers temps, serait-ce grâce à ma discrétion que j'essaie d'améliorer jour après jour ? Je dois avouer que c'est plus pratique de ne pas se faire repérer, mais je fais encore des erreurs de débutante. Un jour, il faudra que j'aille directement voir un éclaireur ou un espion, qu'il m'initie l'art de la discrétion. Moi aussi j'ai envie qu'on ne me remarque pas quand je fouine partout. En tout cas, en chasse, ça peut être utile. Encore plus quand il s'agit de "piller" de vieilles maisons à la recherche de bricoles en tout genre que je pourrais réparer et revendre ensuite sur le marché avec ma mère. Ah ma mère, elle n'a jamais voulu m'accompagner dehors, préférant le confort et la sécurité des grottes. Je peux la comprendre, et jamais je ne lui en tiendrai rigueur. Chacun s'adapte du mieux qu'il peut depuis la Grande Guerre. J'ai grandi avec le goût de l'aventure, et je peux être assez fière de dire que je me débrouille pas mal. Après tout, je suis toujours en un seul morceau.

Je tourne la liste qu'un ami chasseur de gibier m'a donnée ce matin. Il l'a inscrite sur une peau de biche, si je me souviens ce qu'il m'a dit. Cette liste répertorie un endroit où apparemment, il y aurait beaucoup de bijoux pour moi. Comme une sorte de caverne d'ali baba, rien que pour moi ! Il a pensé à moi en tombant dessus, il a noté l'endroit et les quelques objets qu'il a vu à travers la fenêtre, avant de revenir au camp. Et maintenant, c'est à mon tour de chercher cette bâtisse. J'ai l'impression d'être partie à la recherche d'un trésor ! Ca me rend curieuse, j'ai des étoiles dans les yeux. Je fais attention où je marche, mes sens en alerte. On ne sait jamais sur quoi je peux tomber, surtout seule. J'espère juste ne pas m'être trop éloignée du camp. Je saurai retrouver mon chemin, mais ce serait bien que je revienne avant la tombée de la nuit.

Alors que je continue mon périple d'aventurière, des bruits étranges attirent mon attention. Je détourne mon regard de la peau de bête sur laquelle les indications sont marquées, puis j'attrape à deux mains mon fusil, prenant un meilleur appui sur mes jambes au fur et à mesure que je m'approche du mur qui tient miraculeusement debout. Des gémissements de douleur, des soupirs rauques, je ne sais pas si j'ai à faire à une goule ou une personne dans l'agonie. Je suis derrière le mur, aussi discrète que possible. Mon coeur bat vite. Je compte dans ma tête jusqu'à trois, avant de bondir et de crier: « Les mains en l'air sinon j'te bute ! » Je me stoppe en plein milieu, surprise par mon vocabulaire, puis je regarde la jeune femme devant moi. Ce n'est pas une goule, c'est juste quelqu'un qui a l'air de souffrir apparemment ! Je baisse immédiatement mon arme, inquiète pour elle. « Oh pardon ! Attends je vais t'aider. » Je ne suis pas si naïve que ça, la preuve: je ne pose rien au sol, je garde mon fusil dans une main. Je me penche juste pour regarder l'ampleur de la blessure, puis je détourne mon regard vers celui de l'inconnue. « D'où viens-tu ? Comment t'es-tu fait ça ? » J'accepte d'aider mon prochain, mais tout dépend de la nature de ce dernier...
 

Allée à l'hôpital, seule, n'avait pas été une idée très brillante de ta part. Peut-être aurais-tu dû finalement demander à ton grand-frère de venir avec toi, même s'il semblait être bien occupée par la construction d'une nouvelle arme. Oui tu aurais peut-être dû, cela aurait évité de te retrouver dans cet état. Une plaie saignante que tu essayais de compresser avec seulement ta main qui se tâchait de ligne rouge foncé. Tu avançais, serrant tout simplement des dents supportant cette douleur sur plusieurs kilomètre... Tu voulais t'éloigner le plus possible de l'hôpital et trouver un coin tranquille où tu pourrais te soigner.

Tu te sentais fatiguée et tu te collas contre un pan de mur où finalement tu décidas de te laisser glisser pour commencer à prendre tout ce dont tu avais besoin pour soigner. La compresse, que tu essayais de faire tenir pendant que tu essayais de bander ton bras à l'aide de ta main et de ton menton pour maintenir la bande sur ton bras, glissa. « Raaaa !!! » Parfois tu aimerais pouvoir avoir un troisième bras, dans ce genre de situation ça te serait bien utile. La compresse se gorgea rapidement de sang, ce qui t'obligea à tout recommencer une nouvelle fois pour ton plus grand malheur. Tu étais tellement occupé à retenir des gémissements de douleur et tes soupire d'énervement que tu n'entendis pas cette personne se rapprocher. Faute, car lorsqu'elle te cria dessus, tu eus un petit sursaut de surprise. Tu t'étais quelques peu levé de quelques centimètres, mais tu étais retombée aussi sec les fesses contre le sol.

Tu regardas cette personne. Ou plutôt cette file son fusil dans les deux mains. Tu grimaças et lâcha un petit « shit » étouffé. Tu ne lui portas pas plus d'attention alors que tu essayas de reprendre tes soins avec encore plus de mal. Tes gestes se fit moins efficace et la soif commençait à se faire un peu sentir. Elle proposa son aide, mais ne fit rien. T'observant tout simplement ou plutôt ta blessure la plus grave. Tu la regardais de biais alors qu'elle te posa une question dont tu n'avais guère envie de répondre. « T'es de la police ? Qu'est-ce ça peut te faire ?! » Oui, tu n'étais pas d'humeur d'être courtoise et la douleur n'aidait absolument pas à cela. « Je me suis blessée c'est tout. » La raison du pourquoi, comment et avec quoi, elle n'avait pas besoin de le savoir. Bien que les petits bris de verre enfoncés par-ci par-là sur tes genoux, tes mains pouvaient clairement y répondre. « Tu comptes m'aider ou juste m'observer encore longtemps comme ça. » Si elle ne voulait pas t'aider, elle n'avait que passer son chemin. Tu ne réfléchis plus et essaya de tout simplement bander ton bras sans compresse. Tu appliquerais de meilleur soin lorsque tu serais de retour au QG. Un retour qui ne s'annoncerait pas sans sermon lorsque ton grand-frère te verrait dans cet état.
 

Je porte une attention particulière à la blessure. Ca m'a l'air relativement superficiel, un onguent de fortune fera l'affaire. Cependant, si elle pouvait retirer sa main, ça me permettrait de voir un peu mieux l'étendue des dégâts. Je sais, nous sommes toutes deux de grandes inconnues, mais j'ai ce petit côté qui ne peut pas s'empêcher de venir en aide à mon prochain. Peu importe qui il est. Et malgré le ton peu agréable que la jeune femme emploie pour me répondre, je suis quand même prête à lui venir en aide. Elle semble bien fournie, je peux voir la petite trousse de soins dépasser de ses affaires. Cela devrait pouvoir grandement nous aider. Je me rapproche de quelques pas encore, à présent accroupie devant la brune. Son regard percute le mien, je peux discerner une certaine rancoeur à mon égard. Hey, c'est mal de juger au premier coup d'oeil ! Je reporte mon attention sur son bras sanguinolent, puis je remarque une tout autre blessure, ou tout du moins une brûlure au niveau du dos de sa main. C'est indéniablement le signe de son appartenance pour le clan de la Main Rouge, ces charognes à l'ego surdimensionné. Je ne les aime pas par défaut, mais pour dire la vérité je m'en moque un peu d'eux. Ils se révèlent être de très bon acheteurs sur mon stand au marché. Alors je ne risque pas d'abandonner cette femme à son triste sort.

Une multitude de questions se bousculent dans ma tête. Cette envie insatiable de connaître le fin mot de toute cette histoire. Pourquoi se retrouve-t-elle dans cet état ? Que diable faisait-elle avant que je ne la trouve ici ? Tant de questionnements qui me figent sur place. Et lorsque les mots de la brune franchissent ma conscience, je secoue légèrement ma tête et la regarde avec plus d'attention. Moi, rester plantée là ? J'essaie juste de comprendre moi ! « Oh pardon, je réfléchissais. » Je lui prends sa main pour lui permettre de la dégager de son bras ensanglantée. Là je peux voir plus en détails la blessure. Bien ce qui me semblait, ce n'est rien de grave. Je m'agenouille finalement à la hauteur de la jeune femme, prenant immédiatement mes aises. Après tout, elle a concédé à recevoir mon aide, donc elle n'a rien à me dire. Je récupère sa trousse et fouille dedans. De l'antiseptique, des cotons, un bandage de fortune. J'aurais quand même voulu lui appliquer un baume à base de plantes, comme mon père sait si bien les préparer. Mais en regardant autour de moi, je ne trouve pas les plantes qu'il faut pour confectionner le bon onguent. Alors, je me range du côté de la médecine de secours. « Ca serait bien si tu m'expliquais ce qu'il t'est arrivé. Je ne vais pas te balancer, tu sais. » C'est vrai, après tout je ne la connais pas, et je ne suis pas du genre à vouloir créer des embrouilles. La Main Rouge et moi, c'est la neutralité la plus absolue. Et je veux qu'elle comprenne ça.
 

À l'approche de cette inconnue, tu n'avais pas cherché à cacher ta main portant la marque de ton clan. Cette brûlure faite au fer chaud et qui sera à jamais graver sur ta peau. Être de la Main Rouge n'était pas forcément bien vue des autres communautés vivants aux alentours. Veilleurs et membre de l'abri n'étaient pas vos amis... Qui l'étaient ? Tu n'étais pas en danger, mais il ne fallait jamais prendre une blessure à la légère surtout dans le monde dans lequel vous viviez à présent. Tu la regardas, continuant à presser de ta main la plaie sanguinolente. Pourquoi ne partait-elle pas ? Après tout, qui serait bien assez fou pour aider quelqu'un appartenant à la Main Rouge ? Même si tu étais de loin la plus dangereuse, tu avais juste un mauvais caractère.

Elle te fixait... Toi ou ta blessure. Tu en avais marre de la voir stoïque à ne rien faire et c'est pour ça que tu lui fis la remarque qui sembla la sortir de son nuage de questionnement dans lequel elle s'était plongée. Au final, elle décida de t'aider. Elle dégagea ta main dont la paume était rougie par ce liquide qui circulait dans tout votre corps. Son aide ? Tu ne la rejetas pas. Tu avais clairement besoin d'une autre paire de main pour te soigner, le faire seule était bien trop difficile surtout lorsqu'un bras était immobilisé. Tu la laissas fouiller dans tes affaires tout en gardant un œil sur elle, afin qu'elle ne te dépouille pas de quelque chose qui pouvait t'être utile. Oui tu étais méfiante, même si tu étais encline à avoir un peu d'aide de sa part.

Tu l'écoutas te questionner. « En quoi ça t'es utile de savoir ce qui m'est arrivé ? » Le ton que tu employas n'était guère mordant, mais il n'était pas non plus d'une grande sympathie. « Puis me balancer à qui ? À mon chef ? Au tien ? À une tierce personne ? » À qui cela importait de savoir ce qui s'était passé ?... Ah oui ton grand-frère qui allait très certainement te sermonner en rentrant et peut-être d'autres personnes. « Tu n'as pas besoin de savoir dans quelle condition, comment et où est-ce que ça s'est passé pour me soigner ? » En tout cas pour toi ce genre d'information ne lui serait guère utile. Après si elle était assez observatrice, elle pouvait se douter que tu avais rencontré du verre, au vu des petits éclats incrustés dans tes genoux comme des petites paillettes brillantes sous les rayons lumineux du soleil.

Je sais que ma curiosité est un de mes principaux défauts. C'est plus fort que moi, je ne peux pas m'en empêcher, je ressens le besoin de tout savoir. Et encore plus dans cette situation. Cette Main Rouge est blessée pour je ne sais quelle raison. Elle est seule, affaiblie, mais ne perd pas de sa ténacité. Quel caractère de chien ! Tous les mêmes dans ce clan... Quoi, je stéréotype ? Tout-à-fait ! Et je suis sûre que cette fille, dans sa tête, doit déjà avoir sa petite idée sur ce que je suis. Ou pas. Je n'en sais rien, pour dire la vérité, mais j'en suis persuadée. Pas besoin de chercher plus loin, j'ai bien remarqué comment elle me regarde. Condescendante, pas du tout coopérative. Et pourtant c'est elle qui est dans le besoin. Oh, si seulement je n'étais pas aussi bienveillante, je l'aurais tout bonnement laissée dans son coin, dans la souffrance, dans la solitude. Mais je ne peux pas échapper à ce qui me caractérise. Je suis une Veilleuse, et je me soucie de chaque individu qui survit sur ces terres désolées. Elle peut ne pas m'aimer, elle aura une dette envers moi, et qui sait, notre prochaine rencontre pourra être plus charmante ? Je ne fais pas de plans sur la comète, mais je connais la Main Rouge. Ils défendent leurs propres intérêts et ne considèrent pas tellement les autres. Je sais que je ne suis rien pour cette femme. Mais à l'heure actuelle, elle est tout pour moi. Mon monde. Mon univers. A mon plus grand défaut.

Même son ton n'est pas des plus accueillants, je continue à lui prodiguer les premiers soins. Je quitte même mes genoux car ce n'est pas confortable, et je m'installe plutôt sur mon flanc. Je tamponne doucement son bras afin de nettoyer la plaie. Ca me semble propre tout ça, la coupure est nette et ne semble pas infectée, ce qui veut dire qu'elle s'est fait ça récemment. Je me demande vraiment comment c'est arrivé, mais comme elle ne veut pas délier sa langue, sauf pour me dire qu'elle refuse de m'expliquer le pourquoi du comment, je me contente simplement de faire mon travail comme mon père m'a expliqué. Après tout, je n'ai que des notions en médecine. Des premiers soins, avec les propriétés des plantes et quelques recettes d'onguents apprises par coeur, voilà où mon niveau s'arrête. Qui sait, si j'ai plus de temps et de motivation, je peux en apprendre davantage ? « Ca aurait été un plus, pour tout avouer... Parce qu'en soit, je ne sais pas comment tu t'es fait ça. Tu t'es entaillée avec du métal, du bois, une goule ? » La dernière option me semble peu probable, sinon cette fille serait en bien pire état. Une goule, c'est vicieux, ça court, ça surprend. Je ne sais pas si je vais parvenir à la faire parler, et vu son attirail, elle doit connaître plus de choses sur la médecine que moi. « Tu es médecin que tu te balades avec une si belle trousse ? » Et rebelote, voilà la curiosité au rendez-vous.
 

Une bonne âme t'était venue en aide et toi, tu n'avais rien de mieux que de te montrer désagréable avec elle. C'était tout toi. Accepter de l'aide, mais ne pas assurer la sympathie à la suite. Surtout quand il s'agissait de parfait étranger un peu trop curieux à ton goût. Même si ça demande en soit, était plus à titre informatif pour au mieux soigner ta blessure. Si tu avais été à sa place, ça fait bien longtemps que tu l'aurais abandonné à son triste sort sans même lever le moindre petit doigt. Surtout si la personne était étrangère à ton clan.

Tu la regardas de tes prunelles marrons, attentive à tous les gestes qu'elle faisait, tout en l'écoutant te demander avec quel type de matériaux tu t'étais coupée. « Si tu étais un peu plus observatrice, tu le saurais. » Encore une remarque peu agréable, mais effectivement si elle regardait de plus près, quelques débris de ce matériel jonchant sur tes genoux piqués de petits petits points rouges à leurs niveaux. « Avec du verre. » Lâchas-tu avant qu'elle trouve la solution toute seule, ne la pensant pas réellement futée pour le voir.

Tes yeux quittèrent momentanément la demoiselle pour regarder son travail. Ta plaie était bien nettoyée, elle n'avait plus qu'à te bander le bras, après une fois que tu serais de retour au QG, tu irais voir Harum pour qu'elle vérifie si tout était bon. L'inconnue captura à nouveau ton attention alors que sa curiosité semblait l'avoir à nouveau piqué. Décidément c'était un trait récurent chez la jeune femme. « On ne t'a jamais dit que la curiosité était un très vilain défaut ? » Dans certains cas, cela pouvait être une grande qualité, mais actuellement tu ne la voyais pas tant que telle. Qu'elle cherche à en savoir un peu sur toi et ce que tu as fait te déplaisait. « Il y a une bande sous les compresses. » Des compresses périmées depuis bien des années, mais que tu gardais, car malheureusement vous ne pouviez pas vous permettre de jeter ce genre de matériel assez rare, l'hôpital ayant déjà été pas mal dévalisé par vous et même d'autres clans.

Tu dérivas à nouveau tes yeux, la laissant peaufiner, finir ses soins tandis que toi de ta main libre tâchée par le sang qui avait commencé à sécher un peu. Tu retiras les petits de verres avec une des pinces de la trousse de soin une à une. Doucement, pour les jeter plus loin.