Ahreum, la « beauté céleste », un nom qu’elle a toujours porté divinement bien et qu’elle a même presque fini par maudire avant de le chérir à nouveau. Dès son enfance, elle était déjà ce rayon de soleil éblouissant de bonheur, le genre de petite princesse au traits de poupée parfaite qui attirait le regard de tous à chacune de ses entrées. Une jolie frimousse qui s’illuminait du même sourire béat à chaque fois que ses yeux remarquait cette silhouette masculine tant aimé. Oui, c’était une daddy’s girl, elle l’avait toujours été. A l’idolâtrer comme personne, lui ce grand médecin de renom si gentil à ses yeux. C’est d’ailleurs grâce à lui que sa mère et elle ont intégrer les insurgés en tant que famille libre. C’est grâce à lui qu’Ahreum avait pu continuer innocemment quelque temps sa vie de château, la princesse qu’elle était ne réalisant pas du tout tout ce qui pouvait bien se jouer à l’extérieur de ses bateaux devenus sont quotidien. Non, elle était couvée comme toujours par le privilège d’être « la fille du docteur Hwang » un privilège qui en réalité ne lui était pas exclusif.
Elle ne se souviens plus exactement quand ou comment elle avait découvert la double vie de son père avant l’éclatement de la guerre. Était-ce après une banale fouille dans le bureau de son père où elle avait trouvé cette mystérieuse photo lorsqu’elle cherchait à tuer le temps ou bien cette énième dispute qui avait éclatée entre ses parents alors qu’il la croyait  déjà assoupie ? Elle ne s’en souvenait, la seule chose dont elle était certaine, c’est qu’elle avait gardé le silence sur tout ça, obéissante comme elle l’était à l’époque, se disant innocemment que si on ne lui en parlait pas, c’est qu’elle ne devait pas aborder le sujet d’elle même. Mais un jour la ligne fut dépasser et une dispute bien plus violente que les précédentes finirent par passer la barrières de murs de sa petite chambre. Alors il voulait amener sa deuxième femme et leur enfant ici ? Visiblement s’en fut trop pur sa propre mère et sa réponse fut des plus expéditive. Cinq jours après, le corps sans vie du Docteur Hwang furent rapatrier après un accident lors d’une expédition selon les rumeurs. Les larmes et les cris de la veuve épleurée, marchèrent sur tout le monde sauf l’enfant qui lui tenait la main en ravalant ses larmes face à cette mascarade de mauvais goût. Elle s’était débarrassée de lui telle un vulgaire animal avant que sa plus grande honte en tant que femme ne soit révélée au grand jour. Une fierté trop mal placée et un secret bien trop longtemps gardé voilà ce qui avait tué son père.
Bizarrement, Ahreum eut ce besoin d’aller voir cet enfant illégitime, cette existence qu’on avait pris tant de soin à lui cacher. Pour lui faire partager son chagrin ou ce secret qu’elle gardait sur les réelles circonstances de la mort de ce dernier ? Ou tout simplement parce que pour la première fois de sa vie elle voulait braver les interdits, briser ses chaînes de poupée parfaite et sage ? Tout ce dont elle était certaine en ce qui concernait ce jour, c’était qu’après une longue enquête elle l'avait enfin trouvée, qu’elle avait revêtue sa plus jolie robe et qu’il était l’un des plus grand tournant de sa vie vu comment un simple « C’est toi sur la photo pas vrai ? Enchanté je suis Ahreum, ta sœur à ce qu’il paraît. C’est quoi ton nom à toi petite sœur cachée ? » accompagné d’un sourire franc et d’une main tendue amicale « ….Madoka » allait à jamais changer son existence.

Les visites en cachette pour aller voir Madoka se multiplièrent, comme si braver l’interdis était ce qui mettait un peu de baume au cœur de cette poupée triste. Elle aimait à penser que son père aurait aimé les voir ainsi proche. Alors, elle prenait son rôle de grande sœur très au sérieux et tentait d’apprivoiser de son mieux cette petite sœur bien plus réservée qu’elle, l’exubérance et la joie incarnée. Une facette de sa personnalité qu’elle perdit rapidement ainsi que son sourire légendaires vers l’age de seize ans. Lorsque sa mère commença à devenir paranoïaque et à craindre pour leur place à présent que la figure masculine de famille était six pied sous terre. Comme si elle n’avait pas pu prédire ça avant de le tuer. Encore des pensées exaspérées qu’Ahreum ne prononçait pas à voix haute à l’époque, ne voulant pas mettre sa mère au pied du mur. Seulement si elle avait su le sort qu’elle lui réservait, allait l’aurait fait tomber sans aucun scrupule bien plus tôt. Et oui, vendre le corps de sa fille e cachette contre des faveurs avait été le meilleur moyen qu’elle avait trouvé pour assurer la « stabilité de la famille Hwang au sein du clan » une belle connerie pour dire qu’elle se sauvait en sacrifiant sa propre fille sans aucun scrupule. Pendant une longue période Ahreum fut une victime. L’une de celle qui souhaite mettre fin à ses jours plutôt que de sentir encore ses mains froides et rugueuses contre sa peau douce, de celle qui préférait devenir sourde plutôt que de les attendre lui chuchoter son nom au creux de l’oreille, de celle qui voudrait être aveugle pour oublier toutes ces images et ses sourires narquois des que ces hommes passaient la pas de sa porte. Oui, la princesse était tombé bien bas. L’oiseau voulait se laisser crever dans cette prison dorée qui la retenait prisonnière contre sa volonté si bien qu’il avait fini par la maudire. Mais, sans vraiment que cela puisse s’expliquer, un soir le petit oiseau blessé eut le déclic. Pourquoi était-ce à elle de se laisser mourir et souffrir à petit feu alors que tout ce qui le méritaient ne payeraient pour aucun de leurs crimes ? Pourquoi devait-elle être la victime dans cette histoire et non le bourreau  ? Elle pouvait très bien les faire tomber un à un dans l’ombre sans qu’ils ne voient le coup venir. C’est ainsi qu’Ahreum changea radicalement. Adieu le sourire et l’innocence perdu depuis bien longtemps, adieu le pardon et la compassion et bonjour la vengeance et le manque de scrupules. Rapidement, elle joua avec ses anciens bourreaux, les manipulant à travers des petits sourires et mots doux. Le serpent était né. Telle une marionnettiste elle allait toujours plus loin dans l’art de la manipulation, les utilisant les uns après les autres pour leur soutirer des infos susceptibles de les faire tomber  entre eux sans qu’elle n’ait besoin de lever le petit doigt. A mainte reprise elle promit à certain de les épouser avant de parler de sa promesse à un autre pour finalement les regarder s’entre-tuer sans le moindre remords pour ses beaux yeux, faignant l’ignorance avec son joli minois. Ce sentiment de surpuissance était à présent une véritable drogue bien plus addictive que le plaisir charnel. Jouer avec les hommes, les charmer avant de les faire tomber, voila ce qui la faisait se sentir vivante.
Cependant rapidement ses petites manigances furent repérer par les hauts gradés qui la mirent au pied du mur « Meurt ou bosse pour nous en tant qu’espionne » voila les options qu’elle avait. Évidement le choix fut vite fait. Cependant, il lui restait une dernière tête à faire tomber avant d’être pleinement satisfaite pour conclure le deal : celle de la personne qui l’avait mise au monde. C’était donc sans aucun scrupule qu’elle avait balancé ce sur quoi elle avait bossé ses quatre dernière années : les preuves que l’accident qui avait causé la mort de son père n’en était pas un mais qu’il s’agissait en réalité d’un meurtre organiser par les soins de la femme de ce dernier. Quatre ans de recherche se trouvait dans ses retranscriptions de témoignages et documents durement récolté à l’abri des regards de tous, obtenus en confidence sur l’oreiller ou alors sous la menace de révélation d’informations compromettantes pour certaines. Oui elle avait de quoi la faire tomber et peut importe les talents d’actrice de sa mère lorsqu’elle devrait se justifier devant tout le monde, l’élève avait depuis bien longtemps surmonter le maître dans le domaine.  C’était donc l’air choquée et feignant l’incompréhension qu’elle les avait vu emmener sa mère, voulant maintenir sa couverture de fille parfaite avant de révéler en privé son vrai visage pour la dernière fois à celle qui allait à présent vivre ses pire cauchemars. « Tomber, perdre ton statut de privilégiée pour finir même plus bas que les chiens… n’était ce pas là tes pires craintes maman ? »  lui demandait-elle innocemment d’un petit sourire alors qu’elle s’était accroupi à sa hauteur « Quoi ? Me voir ici t’étonnes ? Je t’en pris les chiens ne font pas des chats. » oui elle était devenue aussi pourrie qu’elle, elle l’avait souillée et dès l’instant où elle avait laisser un homme entrer dans sa chambre. Il n’y avait plus jamais eu de relation mère fille à compter de cet instant pour elle. Alors qu’elle se relevait pour les laisser l’emmener vers sa nouvelle vie, elle lui lançait d’un sourire narquois « Profites bien de ta vie d’esclave maman, j’espère que tu te feras sauter tant de fois comme tu en as toujours rêvé au fond de toi quand papa était dans les bras d’une autre. » une vengeance dont Ahreum se délecterait aussi. Elle avait fait d’elle un monstre capable de vendre sa propre famille sans le moindre pincement au cœur, qu’elle paye le prix de sa création.

A présent âgée de vingt huit ans, Ahreum a gardé son grand amour pour la manipulation et  la collecte d’informations. Elle a même mis ses talents à disposition du clan depuis maintenant six ans, comme le spécifiait le deal. Pleinement consciente que se montrer utile et talentueuse pour le clan et ses intérêts était ses meilleurs moyens d’y survivre le plus longtemps possible. Elle se montre docile et rigoureuse dans son travail et en présence des Pyo, mais l’électron libre qu’elle est n’est jamais très loin dans un coin de sa tête et ses comportements parfois loufoques dans les couloirs le montre bien. Ahreum est donc toujours cette fleur à l’apparence exquise, celle que l’on veut toucher, celle dont l’on veut se délecter du parfum avant que ses épines viennent vous transpercer la peau, faisant jaillir ce magnifique liquide pourpre propre. Voilà ce qu’est et sera probablement toujours Hwang Ahreum l’espionne des Insurgés.